- Après les morts qui ont émaillé la construction de cet ouvrage une affaire de non-paiement des prestations à une entreprise camerounaise fait actuellement jaser.
C'est peu dire d'affirmer que le torchon brûle entre la Société Camerounaise de Construction du Barrage de Nachtigal, (CCN), l'une des entreprises chargées de la construction du barrage de Nachtigal sous la bannière de la Nachtigal Hydro Power Corporation (NHPC) et la Société Camerounaise de Construction et de Services d'Ingénierie (CSI). Après les morts par noyade des employés de la NHPC, il y a quelques mois suite à des négligences au sein de cette entité. Il est désormais peut-être aussi question de la survie de CSI, une PME camerounaise.
En effet, cette dernière réclame en vain à CCN le paiement de la somme de 270 millions pour la location des machines en l'occurrence des perforeuses sur le chantier de Nachtigal pendant 14 mois. Dans le détail, selon la sommation d'huissier adressée à CCN le 07 septembre dernier, la somme réclamée par CSI se détaille ainsi 164 millions pour les frais de location des machines pendant 14 mois sur le site de Nachtigal et 105 autres millions représentant les frais générés par le découvert accordé par la banque à CSI.
Aux origines du différend
De fait, selon les explications de CSI, CCN n'a pas honoré ses paiements dans les délais générant des intérêts qui obèrent le fonctionnement de l"entreprise camerounaise.
Pourtant, CCN est loin de se résoudre à céder aux exigences de CSI. L'entreprise du groupe NHPC explique qu'elle n'entend pas payer le montant de 270 millions à CSI, arguant sa surprise dans son opposition à la sommation à payer des intérêts de CSI. Bien plus, CCN conteste aussi la somme qui lui est réclamée pour la location des machines.
D'après nos informations, dans un premier temps la NHPC a réclamé à CSI son contrat avec CCN, il lui a été rétorqué que ce travail a été fait en urgence pour éviter des retards à CCN sur le chantier de Nachtigal.
Accusations de dilatoire
Puis, devant l'insistance de CSI, CCN a depuis lors tenté de convaincre l'avocat de l'entreprise camerounaise pour qu'il accepte un paiement de 59 millions de FCFA, seul montant que l'entreprise du chantier de Nachtigal consent à payer , loin du montant réclamé par CSI, mais rien n'y a fait . Alors que la survie de CSI est en jeu ses employés ayant cessé de travailler faute de salaire, la justice est rentrée dans la danse. Une ordonnance de saisine des comptes de CCN a été émise à cet effet mais une opposition a été formée contre cette action de recouvrement de ses créances par CSI pendant que son promoteur est menacé de voir son titre foncier tomber dans l'escarcelle de sa banque. Encore un drame d'une entreprise camerounaise que peut-être le bailleur de fonds du chantier de Nachtigal, la Banque Mondiale, qui séjourne actuellement au Cameroun, permettra de tirer au clair.