La mobilisation des forces de l'ordre, qui a eu lieu hier, aussi impressionnante qu'elle fut, n'a heureusement pas donné lieu à des incidents aussi regrettables que ceux de jeudi.
Elle était consécutive à l'arrêté du préfet de la ville d'Antananarivo, interdisant toute manifestation publique sauf si elle est soumise à une demande d'autorisation. Toutes les composantes des forces de sécurité étaient là, mais elles faisaient surtout de la dissuasion. Elles n'ont pas eu l'occasion de réprimer des manifestants qui ne sont pas allés à la confrontation. La manifestation, dirigée par le collectif des candidats, a pu être menée à son terme, mais elle n'a pas permis à ses orateurs de bien haranguer la foule de sympathisants qui les a suivis.
Le collectif des candidats est bien décidé à mener le combat qui lui tient à coeur et qui rassemble de plus en plus de participants. Le mouvement qu'il a initié a le vent en poupe et il n'a pas l'intention d'abandonner en si bon chemin. Le pouvoir l'a bien compris et il est en train d'adapter sa stratégie en conséquence. Il a remis en selle l'utilisation des forces de l'ordre comme au premier jour des manifestations. Cependant, ce sont des marcheurs pacifiques qui suivent les candidats et l'utilisation de la force peut être contreproductive.
Le tollé soulevé par la répression brutale de jeudi a fait réfléchir les responsables, mais cela ne les a pas dissuadés d'envoyer sur le terrain tous les éléments de l'EMMO REG. Mais les candidats ont, eux aussi, soigneusement dissimulé leurs intentions et ont réussi à dérouter les militaires. Les trajets des cortèges ont changé au fur et à mesure et la marche n'a pas été perturbée par les gendarmes et les policiers. Le programme de la journée d'aujourd'hui n'a pas été annoncé et il ne sera connu qu'au dernier moment. Le mouvement initié n'est pas prêt de se saborder. Il va même prendre de plus en plus d'ampleur.