Le parti au pouvoir, le SLPP, a salué vendredi un accord politique signé avec le principal parti d'opposition, l'APC, pour mettre fin à la crise post-électorale.
Les deux formations ont conclu mercredi soir des accords sous la médiation du Commonwealth, de l'Union africaine et de la Communauté économique des États ouest-africains (Cedeao), environ quatre mois après des élections générales. L'APC avait rejeté les résultats de ce scrutin, « truqués » selon lui, au profit du président élu et de son parti, et avait refusé de participer à tout poste de gouvernance. Une situation qui menaçait de paralyser le pays. Finalement, la paralysie a été évitée, et il y a un sentiment de soulagement.
« C'est le peuple sierra-léonais qui a gagné », a déclaré dans un communiqué vendredi, le secrétaire général du SLPP, Umaru Koroma. Car c'est pour eux que ce dialogue national a été lancé, poursuit-il. Un dialogue facilité par une équipe de médiateurs, dont l'ancienne vice-présidente gambienne Fatoumata Jallow Tambajang. Le communiqué salue le rôle « maternel » qu'elle a joué dans la médiation.
Pendant trois jours, les deux parties ont épluché plusieurs points d'achoppement soulevés par l'opposition, le manque de transparence lors du scrutin du 24 juin et la partialité de la commission électorale. Des points finalement absents dans l'accord final. Aucune mention d'une nouvelle élection, ni d'annonce concernant la publication des résultats de tous les bureaux de vote, comme l'avait demandé l'APC.
Cet accord signé entre le président Julius Maada Bio et le chef de l'opposition Samura Kamara, risque donc de déplaire à la base du parti d'opposition. Bien que l'accord reconnaisse la demande de l'APC, appelant à la démission de tous les commissaires de la commission électorale, pas sûr que celle-ci figure parmi les annonces du président Bio dans son prochain discours sur la cohésion.
Enfin, le SLPP exhorte tous les acteurs politiques et les Sierra-Léonais à accepter cet « accord d'unité nationale » et à continuer à maintenir la paix ». Avec cet accord national, l'APC met donc fin à son boycott du parlement et des conseils locaux