Tunisie: Le festival de Carthage officiellement annulé en soutien à Gaza

Le ministère tunisien des Affaires culturelles a annoncé ce jeudi 19 octobre, l'annulation de la 34e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) prévues du 28 octobre au 4 novembre, en solidarité avec les Palestiniens. Ce festival, consacré au cinéma arabe et africain avait pourtant dédié une importante partie de sa programmation à la célébration de la production du cinéma palestinien qui devait faire l'ouverture de cette édition.

Tout était prêt pour le lancement de cette nouvelle édition des Journées cinématographiques de Carthage. Un hommage devait notamment être rendu au réalisateur palestinien Hany Abu-Assad et des films récents ont été programmé dans les compétitions. Jusqu'à ce mercredi, les organisateurs continuaient de communiquer sur la programmation de ce rendez-vous majeur du cinéma en Tunisie. L'annulation a donc surpris tout le monde, et d'abord les organisateurs qui, en raison de l'actualité au Moyen-Orient avaient fait en sorte que le festival se déroule dans la sobriété. Selon nos informations, la décision a suivi une logique sécuritaire : « En une seconde, tout ce que nous avons construit depuis des mois a été bafoué » confie l'un des organisateurs.

Lancé en 1966, le festival de Carthage est considéré comme le doyen des festivals de cinéma arabes et africains et c'est la première fois qu'il est annulé. Cette décision confirme une tendance d'annulation des activités artistiques, sportifs et culturels dans plusieurs pays arabes en Afrique.

%

« Jusqu'à nouvel ordre »

En Égypte, c'est la 45e édition du Festival international des films du Caire prévue en novembre, qui a été annulée à son tour par le ministère de la Culture ainsi qu'un autre festival dédié à la musique arabe. En Algérie plusieurs manifestations sportives et culturelles ont été annulées « jusqu'à nouvel ordre », comme la troisième édition du Festival international de la musique symphonique de Bejaia ou le Festival du cinéma méditerranéen qui devait avoir lieu à Annaba début novembre.

À Tunis, au Caire et à Alger, les cinéastes et artistes ont largement protesté contre ces décisions, à l'image de la réalisatrice Hala Khalil qui a écrit sur sa page Facebook que « les festivals ne sont pas que des fêtes ou des carnavals. Ils sont d'abord des conférences, des ateliers. Ils permettent de développer des projets de films, et sont des espaces d'échanges entre cinéastes internationaux ».

Selon plusieurs observateurs, l'annulation de ces manifestations est avant tout un prétexte pour empêcher tout rassemblement susceptible de se transformer en une protestation contre le pouvoir en place.

À lire aussiTurquie: le festival de cinéma d'Antalya annulé à cause d'un film sur les purges de 2016

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.