Madagascar: Nouvelle marche de l'opposition à Antananarivo, malgré un avertissement de la préfecture

La marche du collectif des 11 candidats à la présidentielle s'est déroulée ce vendredi sans heurts, malgré l'avertissement lancé la veille par le préfet de police d'Antananarivo. Angelo Ravelonarivo a fait savoir que ces marches pacifiques, devenus quotidiennes, seront désormais soumises à un régime d'autorisation et ne pourront se dérouler qu'en « lieu clos ». Ces mesures n'ont pas empêché les candidats d'opposition et leurs partisans de gagner les rues de la capitale ce vendredi.

Il est 12h quand le cortège s'élance d'Antsakaviro, un quartier du centre de la capitale. Les forces de sécurité prépositionnées depuis plus d'une heure déjà encadrent la marche, sans pour autant l'empêcher.

Malgré les mesures annoncées par le préfet de police d'Antananarivo la veille, Roland Ratsiraka, candidat n°4, assure que le mouvement des 11 candidats se poursuivra dans la rue.

« Levez la main ceux qui contestent la décision du préfet ! Il est clair désormais que ce régime prend le parti du candidat Andry Rajoelina mesdames et messieurs. Est-ce que vous avez déjà vu les partisans oranges dispersés par des grenades lacrymogènes ? Pourquoi le droit de faire un meeting est accordé uniquement au candidat n°3 [Andry Rajoelina] et ses partisans orange ? »

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Jean-Jacques Ratsietison, le candidat n°12 affirme lui qu'il n'est toujours pas question de prendre part à la campagne, faute d'un accord politique conclu avec le gouvernement par intérim.

« On n'entrera pas en campagne, tant que le terrain de jeu n'est pas clair et nettoyé. On sait que si on entre en campagne maintenant, Andry Rajoelina sera réélu dès le premier tour, puisque les fraudes ont déjà commencé dans tout Madagascar. On n'a pas peur, sinon on ne serait pas là ! »

Vendredi soir, lors d'une allocution retransmise sur son compte Facebook, le président sortant Andry Rajoelina a rejeté les revendications de ses adversaires, à savoir la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et de la Haute Cour constitutionnelle (HCC), qu'il n'estime « pas légales ». Il a par ailleurs insisté sur la nécessité, pour le clan adverse, de se lancer dans le processus électoral.

De leurs côtes, les 11 candidats réclament un nouveau report du premier tour du scrutin présidentiel. Déjà repoussé d'une semaine sur décision de la Haute Cour Constitutionnelle, le vote est à ce jour prévu le 16 novembre.

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