Le Centre de santé de Mulo, dans la commune rurale de Lubero, au Nord-Kivu a enregistré entre septembre et octobre derniers 37 cas de malnutrition. Les principales victimes sont les enfants de moins de cinq ans.
Cette situation inquiète d'autant plus que le milieu est entouré d'une terre fertile et qui peut permettre à chacun de mener des activités agricoles.
Selon Jean de Dieu Kakule, infirmier titulaire du centre de santé de Mulo, la présence des groupes armés qui empêchent les populations d'accéder aux champs, mais aussi les prix des lopins de terre exposent de nombreux enfants et leurs parents à cette malnutrition.
« Les facteurs favorisant ici c'est l'insécurité provoquée par des groupes armés. La majorité des enfants viennent des familles pauvres, avec des parents irresponsables. Il y a beaucoup de filles mères dont les enfants sont nés des grossesses indésirables. Avec le lotissement anarchique, les terrains à cultiver sont devenus seulement pour les riches. Les pauvres n'ont pas où cultiver. Et ces familles pauvres se retrouvent dans l'impossibilité de nourrir les enfants, la ration alimentaire pour ces familles n'est pas équitable », a expliqué Jean de Dieu Kakule.
A cela s'ajoute l'habitude de d'abord vendre le peu qu'on récolte au lieu de le conserver, ajoute-t-il.
« Il y a deux façons de dépister les enfants : par les relais communautaires qui passent maison par maison, il y a des cas qui sont dépités pendant les consultations. L'enfant qui est inscrit dans le programme de nutrition vient chaque semaine. Les cas de malnutrition sévère avec complications sévères, nous les référons directement à l'hôpital général », a noté Jean de Dieu Kakule.