Cameroun: Sud du Cameroun - Le MRC, entre obstacles et détermination, un parti «non grata» dans la région ?

21 Octobre 2023

Au coeur des terres camerounaises, une lutte politique silencieuse se déroule, loin des projecteurs de la capitale. La région du Sud est le théâtre de frictions croissantes entre le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et les autorités locales. Séquestration de militants, interdictions de manifester, et une atmosphère d'intimidation constante ont récemment éclipsé le quotidien de ce parti politique.

La question qui se pose désormais est de savoir si le MRC est la cible d'un complot dans cette région. Les événements récents semblent indiquer qu'il existe des forces déterminées à réduire cette formation politique à l'impuissance. Les responsables du MRC sont confrontés à une série de difficultés, et les obstacles semblent s'accumuler sur leur chemin.

Plusieurs observateurs de la scène politique estiment que les multiples incidents liés aux activités du MRC à Sangmelima ont scellé le sort de ce parti dans cette région. Il y a quelques mois, des opérations de renouvellement des organes de base du parti ont été brusquement stoppées à Sangmelima par les forces de l'ordre. Un communiqué publié par le secrétaire national délégué chargé des droits de l'homme et de la gouvernance, daté du 26 août, a dénoncé des enlèvements et des séquestrations arbitraires de militants du MRC. Ce communiqué a également évoqué l'implication présumée du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), qui semble peu enclin à partager son fief politique avec d'autres formations.

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De là, les ennuis se sont multipliés pour le MRC. Le 12 octobre dernier, le sous-préfet d'Ebolowa 2ème a émis une note interdisant au MRC d'installer ses responsables régionaux nouvellement élus, invoquant le manque de lieu de rassemblement adéquat et le risque de trouble à l'ordre public. Narcisse Evina, le président départemental du MRC nouvellement élu, a pointé du doigt le Rdpc. Selon lui, « Toute la machination dont nous sommes victimes depuis quelque temps est l'oeuvre du ministre Fame Ndongo, responsable régional du Rdpc. Il ne voulait pas que l'opinion sache que son beau-frère que je suis, occupe de hautes responsabilités dans un parti concurrent. Surtout que, c'est lui qui m'a élevé ».

L'histoire des demandes de manifestation du MRC dans la région est également révélatrice. Les demandes déposées par le parti pour tenir des rassemblements ont été ignorées. Des allégations d'obstruction intentionnelle émanant des autorités locales ont suscité des tensions croissantes. Le MRC envisage maintenant d'organiser une marche de protestation dans les rues d'Ebolowa pour faire entendre sa voix. Narcisse Evina déclare : « Nous allons écrire une lettre d'information au gouverneur pour une marche dans la ville d'Ebolowa. Parce qu'il est inadmissible que le MRC manifeste à Yaoundé près du MINAT et du président de la République, mais à Ebolowa, on estime que nous sommes de trop ».

La situation dans la région du Sud du Cameroun illustre les défis auxquels les partis d'opposition peuvent être confrontés dans certaines régions du pays. Les frictions politiques se multiplient, laissant planer des questions sur la démocratie et la liberté d'expression dans un environnement politique complexe.

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