Ile Maurice: Plus d'amour et moins de haine

La Plaza arborait les couleurs de l'arc-en-ciel hier. Le Collectif Arc-en-Ciel (CAEC) y tenait la 18e édition de la marche des Fiertés. Cette année, le contexte était spécial car l'heure était à la célébration...

Il y a quelques semaines, la Cour suprême avait imposé une nouvelle lecture de la l'article 250, disant que l'interdiction de la sodomie pour deux hommes adultes consentants était anticonstitutionnelle. «C'est une marche importante car on vient de faire reconnaître nos droits. Cela rend la marche beaucoup plus spéciale cette année», a déclaré Ryan Ah Seek, président du CAEC. Selon lui, la joie après cette victoire était palpable parmi ce millier de personnes qui ont répondu à l'invitation pour la Pride.

Boris confirme. «Avant tout, je suis là pour célébrer le milestone que nous avons atteint cette année», avance le jeune homme. Il affirme que ce changement législatif aura un impact sur la société. L'exemple qu'il cite est la peine de mort en Afrique du Sud. «Avant qu'elle ne soit abolie, la majorité était pour. Mais dès que la loi a changé, le point de vue de la société a shifté. Donc, on peut s'attendre à ce que cela soit pareil à Maurice.» Mais il n'y a pas que cela. La visibilité est nécessaire pour que la communauté LGBTQIA+ ait les mêmes droits que tous les autres.

Mais tout n'est pas rose au sein de la communauté arc-en-ciel. Nicolas Ritter, membre fondateur du CAEC, rappelle que l'obscurantisme, encore aujourd'hui, peut causer des drames. «Nous avons besoin de lumière et d'espoir. Il y a eu des avancées positives enregistrées cette année. Il faut continuer à travailler pour une île Maurice où les gens se sentent bien. Monn fatigé tann nou ban kamarad dir gaspiyaz isi, pa pou kav viv nou lavi trankil !» Selon lui, le législateur a certes son rôle, mais chaque Mauricien doit aussi aller au-delà de ses tabous pour exprimer plus d'amour et moins de haine.

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Plusieurs partenaires et associations du CAEC, à l'instar de PILS, Young Queer Alliance et Befrienders entre autres, étaient présents au Plaza pour la sensibilisation. Avant la marche, le public a interagi avec les représentants des ONG. Comme d'habitude, les représentantes de la communauté transsexuelle étaient en tête de cortège. Yoemie, outreach officer chez PILS en tenue africaine et coiffée de son impressionnant 'gelé', a volé la vedette. «Ma présence ici a pour but de mettre la communauté en valeur. Je veux montrer qu'il faut être fiers d'être nous-mêmes. Aujourd'hui, on oublie tout et on célèbre.»

Par ailleurs, sur la route vers la gare, un petit groupe d'une dizaine de personnes, munies de panneaux anti-LGBT, avait organisé une contre-manifestation. Mais ils ont été contrôlés par des policiers qui assuraient la sécurité du cortège. Il faut dire que cette année, la force policière n'a pas lésiné sur les moyens et le dispositif mobilisé pour la sécurité des manifestants, au Plaza et sur la route, était impressionnante.

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