Dakar est devenue en 2022 la ville la plus chère d'Afrique de l'Ouest, avec certains classements plaçant le Sénégal en haut des pays les plus chers du continent. Loyers, électricité, denrées alimentaires : les prix explosent et des mesures d'encadrement des prix ont été prises mais ne sont pas toujours appliquées. Plusieurs collectifs de consommateurs et organisations de la société civile ont organisé un sit-in dans la capitale sénégalaise samedi 21 octobre pour protester contre la vie chère.
Quelques dizaines de personnes étaient réunies sur la place de la Nation, car l'autorisation de manifester est tombée tard vendredi soir, mais cela n'a pas arrêté les militants. Leur combat du jour : la vie chère, notamment en ce qui concerne le loyer et les denrées alimentaires.
« Le kilo d'oignon, c'est 1 300 francs CFA », résume un manifestant, alors qu'il était à 500 francs CFA il y a deux ans.
Au printemps, des mesures d'encadrement des loyers avaient été mises en place, mais inefficaces pour Moustapha Sène, du collectif contre la hausse des prix : « Ils prennent des décisions, et puis après il n'y a pas de suivi. En 2014, il y avait une loi qui avait été votée concernant les loyers, parce que tous les bailleurs qui avaient fait la baisse ont fait sortir le locataire, pour après augmenter le prix du loyer. Après, ils reviennent encore reprendre presque les mêmes mesures, sans suivi ni accompagnement. »
Le prix de l'électricité est aussi source de tensions. Les factures de beaucoup de Sénégalais ont explosé ces dernières semaines.
« L'augmentation a eu lieu en janvier, en période de fraîcheur et les gens ne sentaient pas sur les factures qu'il y avait une hausse. Avec l'arrivée de la chaleur, ils ont vu la facture tripler, explique Momath Cissé, vice-président de l'association des consommateurs du Sénégal. Parce que, tout simplement, l'État, qui avait subventionné à hauteur de 100 milliards ce secteur-là, a retiré ces 100 milliards. »
Une pétition en ligne a recueilli près de 50 000 signatures pour protester contre la hausse des factures. La compagnie nationale, la Sénélec, affirme que la hausse est principalement due aux fortes chaleurs.