À Madagascar, le « collectif des 11 » a réuni près de 50 000 partisans au Coliseum d'Antsonjombe à Antananarivo samedi 21 octobre. Ce rassemblement a eu lieu alors que les candidats à la présidentielle issus de l'opposition dénoncent des manoeuvres faites pour les empêcher de rassembler leurs partisans.
Cette fois, l'événement a été autorisé par la préfecture de police. À leur arrivée dans le stade, 9 des 11 candidats du collectif frôlent un public galvanisé. Musique, slogans entraînants : l'événement a des airs de meeting politique. Pourtant, les candidats refusent toujours d'entrer en campagne.
Une position que Marc Ravolamanana, l'ancien chef de l'État aujourd'hui opposant, appelle à tenir coûte que coûte face au président sortant. « Nous allons sauver l'intérêt supérieur de la nation et non celui d'un parti ou d'un individu. Donc, soyons prêts pour cela, car quoi qu'il arrive, nous devrons être solidaires pour le chasser de là, dit-il en référence au président sortant et candidat à sa propre succession Andry Rajoelina. Vos cris et applaudissements signifient que vous êtes avec nous et que vous êtes déterminés ! »
Felana fait partie des premiers militants arrivés dans le stade. Elle, qui n'a jamais participé à une seule manifestation du collectif dans les rues de la capitale, se dit aujourd'hui rassurée par le caractère légal de l'évènement. « On a eu l'autorisation de la préfecture d'Antatanarivo, alors on est sûrs qu'il n'y aura pas de tirs de gaz lacrymogènes, dit la militante de 32 ans. Alors on est venus, parce que tous les jours, dans la rue, des manifestants sont attaqués. »
Lauriot est venu en famille. L'élément déclencheur, dit-il, ce sont les derniers propos d'Andry Rajoelina. La veille de l'évènement, le président sortant avait rejeté dans une allocution les principales revendications du « collectif des 11 ». « Je vois qu'il persiste dans sa vision donc je suis venue pour donner de la force aux 11 candidats, dit l'homme de 30 ans. Pas de crise post-électorale, c'est ça qu'on veut Je suis ici de tout mon coeur parce que je supporte les 11 candidats vu le non-respect de la loi et de la Constitution. »
Un soutien au collectif, qui n'empêche pas Lauriot, d'avoir déjà un favori : « En toute franchise, Marc Ravalomanana c'est mon number 1 ».
Une première démonstration de force, mais aussi une volonté de s'afficher unis entre les candidats. Les candidats ont promis aux militants qu'ils resteraient solidaires, tant que leurs revendications ne seraient pas entendues. Parmi elles, l'exigence d'un nouveau report du premier tour de l'élection présidentielle.