Ile Maurice: «Fay pat», «tap lestoma» et «moustas» au menu

L'alliance de l'opposition a tenu une conférence de presse hier. Navin Ramgoolam, Xavier-Luc Duval et Paul Bérenger ont tous trois abordé plusieurs sujets d'actualité, dont la situation désastreuse au Parlement, causée par les interventions du speaker Sooroojdev Phokeer...

Le leader du Parti travailliste (PTr), Navin Ramgoolam, a tout d'abord exprimé son point de vue sur la situation entre Israël et la Palestine. Il soutient que rien ne justifie les crimes commis contre des femmes, des enfants, des innocents et demande donc un «cessez-le-feu immédiat». Demande réitérée par Paul Bérenger par la suite. Le danger, selon le leader des Rouges, est qu'Israël passe à une offensive terrestre à Gaza, ce qui serait «enn mové masak».

Navin Ramgoolam est revenu sur le jugement du Privy Council, déplorant l'arrogance et l'exercice de «tap lestoma» de Pravind Jugnauth. Avant d'indiquer que le Privy Council s'est basé sur les retombées de la Cour suprême et de la Representation of People's Act. Il explique que plusieurs points n'ont pas pu être prouvés par les avocats, comme l'utilisation abusive de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) par Pravind Jugnauth ou encore l'organisation de la fête pour les personnes âgées par le ministère de la Sécurité sociale, sous les ordres de Pravind Jugnauth. Cependant, a-t-il ajouté, une équipe 'contrôlera' les élections cette fois-ci pour «fer sir ki pa ariv mem zafer» qu'en 2019.

%

Le leader du PTr a aussi parlé de la sècheresse annoncée. Pour lui, c'est encore une preuve de l'incompétence des autorités, qui, à coups de «bla-bla-bla», ont promis une fourniture d'eau 24/7, qui n'est toujours pas une réalité depuis 2014. Il déplore le fait que Prakash Maunthrooa, directeur de la CWA, ait préféré acheter quatre véhicules à la place. «Sa ki pou ed nou ?» Il a aussi commenté les meetings de l'alliance «qui sont des succès indéniables» et donne rendez-vous aux partisans de l'opposition à Chemin-Grenier le 17 novembre et pour les circonscriptions nos 18, 19 et 20, le 3 décembre.

Le leader de l'opposition parlementaire et du PMSD, Xavier-Luc Duval est, lui, revenu sur la première séance du Parlement mardi en parlant d'une situation «embêtante, grave, terrible...» Le speaker, récompensé par ce gouvernement avec la plus haute distinction de la République - celui de GCSK - est «pire que jamais», ce qui est «totalement inacceptable». Pourtant, dit-il, la transparence au Parlement est absolument nécessaire pour réduire la «corruption, le favoritisme, le passe-droit et l'incompétence...» C'est le lieu où les députés de l'opposition travaillent pour montrer à la population le vrai visage de ce gouvernement. Les excès de Phokeer, indiquet-il, sont «déconcertants et décourageants» mais ils n'empêcheront pas l'opposition de continuer son travail. Il a aussi déploré que les réponses des ministres sont de plus en plus longues, sans que le speaker ne les interrompe.

Xavier-Luc Duval a aussi ciblé la ministre du Commerce, Dorine Chukowry, qui a préféré se rendre à une conférence à l'étranger plutôt que de venir donner des réponses au Parlement sur le dossier carburant. «Linn fay pat», mais ce n'est un secret pour personne que la prochaine Private Notice Question sera axée sur ce sujet. Le leader des Bleus a soutenu que Leela Devi DookhunLuchoomun n'arrête pas de les étonner par son incompétence. Il a mis en avant les lacunes des nouvelles modalités du pré-primaire, où les enfants qui auront trois ans après le 1er janvier ne pourront pas aller à l'école et ceux qui fêteront leurs cinq ans durant l'année ne pourront «ni rester au pré-primaire, ni entrer au primaire». Il a aussi demandé une réglementation sur les frais additionnels qui seront facturés par les écoles.

Parlant de l'Institute of Technical Education and Technology, il a indiqué qu'alors que 2 000 élèves sont attendus au début de l'année prochaine, rien n'est prêt jusqu'ici pour les accueillir. «Ni l'infrastructure, ni le curriculum, et les enseignants n'ont pas encore été recrutés.» Xavier-Luc Duval a également déploré le réveil tardif de Kalpana Koonjoo-Shah avec la brusque fermeture des crèches illégales. Il aurait fallu, souligne-t-il, aider plutôt ces crèches à se faire enregistrer légalement.

Paul Bérenger a parlé du speaker mais aussi de Pravind Jugnauth. Il est revenu sur les expulsions des députés de l'opposition mardi. «Pa kapav pa arazé», dit-il, quand on voit ce qui s'est passé lors des questions d'Arianne Navarre-Marie et Patrick Assirvaden. Les députés de l'opposition, selon lui, n'ont plus droit aux questions supplémentaires et la chance est donnée aux backbenchers du gouvernement. «Kouma ou lé nou pa révolté (...) enn boufon sa speaker la ! Li intolérab (...) ki kantité dominer li pou fer ek nou ek ki kantité li pou imilié dimounn.» Pour lui, ce qui se passe avec Phokeer est un viol terrible de la démocratie parlementaire. Il dit avoir remarqué que certaines phrases sont modifiées dans le Hansard. Le leader du MMM a aussi pris pour cible Pravind Jugnauth qui est «enn baba sa boug-la (...) ou kapav bet koumsa, stupid, so insilt sé dir mwa moustas, li telma kouyon ! Komié dimounn ena moustas (au Parlement) ?»

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.