La cité de Kitshanga est de nouveau occupée par les rebelles du M23 depuis samedi 21 octobre après-midi. Les rebelles réoccupent cette agglomération du territoire de Masisi (Nord-Kivu) après d'intenses combats qui se sont déroulés, en pleine cité, entre eux et les groupes armés locaux toute la journée de samedi, rapportent, ce dimanche matin, diverses sources dans la région.
Les armes se sont tues samedi autour de 16h30 locales après presqu'une journée d'affrontements, entre le M23 et les groupes armés locaux.
Selon ces sources, les combattants des groupes armés ont décroché. Deux civils ont été tués et 5 autres blessés par des balles perdues. Ces nouveaux affrontements ont, encore une fois, occasionné le déplacement de la population.
Ce dimanche matin, la cité de Kitshanga est sous occupation totale du M23, affirme un habitant qui témoigne avoir passé la nuit dans sa maison à Kitshanga.
Plusieurs sources parlent d'une accalmie précaire. Les rebelles sont visibles dans et aux extrémités de la cité où ils guettent la situation qui, toutefois, reste imprévisible.
Ils ont placé leurs positions les plus avancées à Ndondo, à 3 km au nord de Kitshanga, à Kinyumba, à 5 km à l'ouest, et à Burungu, à 12 km au sud.
La société civile du territoire de Masisi dit craindre des représailles de la part des rebelles envers les civils. Son coordonnateur, Telesphore Mitondeke appelle le contingent de la force de l'EAC à s'interposer.
« Déjà dans la nuit, quelques maisons seraient incendiées dans certains quartiers par ces terroristes, sous prétexte d'appartenir aux collabos des Wazalendo[groupes armés locaux]. Nous craignons parce que maintenant les populations restent exposées à des représailles. Ce qui nécessite une particulière attention sur la situation dans cette cité stratégique. Les populations restent exposées à des graves risques. Tout ceci malheureusement, se passe sous l'oeil impuissant et complice d'autre part, des contingents de l'EAC qui ne font qu'observer, au lieu d'agir en faveur du peuple congolais », a déploré cet acteur de la société civile.
Quelques habitants qui avaient fui vers la paroisse catholique, l'hôpital CBCA, les bases de la MONUSCO et de l'EAC commencent à regagner leurs maisons ce dimanche matin. Cependant, la majorité qui avait pris la direction de Mweso reste concentrée dans cette agglomération où les conditions de vie laissent à désirer, fait savoir la société civile.