Le général Mohamed Boubacar Toumba, qui occupe le poste de ministre d'État ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation depuis le coup d'État du 26 juillet 2023 au Niger, est revenu pour RFI sur les relations entre les autorités qui ont pris le pouvoir à Niamey et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). En marge du Forum Paix et sécurité de Lomé, le représentant de la junte nigérienne assure être « là pour faire le dialogue ».
Le Forum Paix et sécurité de Lomé a pris fin ce dimanche 22 octobre 2023. La rencontre, qui a regroupé plus de 300 participants, s'est achevée sur « la déclaration de Lomé sur les transitions politiques issues des coups d'État sur le continent ».
Il ne s'agit pas d'approuver les putschs, mais de créer les conditions pour les éviter et aider les juntes à sortir de l'état d'exception.
Le représentant de la junte du Niger à cette rencontre était le ministre d'État ministre de l'Intérieur et de la décentralisation, le général Mohamed Boubacar Toumba.
« Les sanctions de la Cédéao sont très dures »
Au micro de notre envoyé spécial Serge Daniel, il s'est exprimé sur les sanctions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'état des relations entre son pays, où un coup d'État militaire a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023, et l'organisation sous-régionale.
« Les sanctions sont très dures, estime le général Mohamed Boubacar Toumba. Les premières heures, c'est quoi ? C'est la fermeture de la frontière dès le 27 juillet avec beaucoup de frets qui devraient venir des dépôts, qui n'ont pas pu avoir accès au Niger jusqu'à aujourd'hui. Beaucoup des denrées ont péri, beaucoup de commerçants ont perdu beaucoup d'argent dans cette affaire-là. Donc je pense qu'ils se sont trompés de diagnostic, ils se sont trompés de chemin ».
Interrogé sur le fait de savoir si les autorités nigériennes qui dirigent actuellement le pays seraient prêtes à renouer avec la Cédéao, le ministre de l'Intérieur et de la décentralisation lance : « Pourquoi pas ? Nous, nous sommes là pour faire le dialogue. Que cela puisse vous surprendre, c'est peut-être nous qui sommes des hommes de dialogue. Ce n'est plus la Cédéao qui a bandé les muscles et qui veut attaquer le Niger. »
Il ajoute, au sujet d'une éventuelle intervention militaire de l'organisation sous-régionale : « Mais ce qui est certain, c'est qu'une telle entreprise serait périlleuse pour la Cédéao. Nous voulons plutôt avoir leur solidarité en venant nous aider à combattre ces terroristes. Parce qu'il ne faut pas qu'ils oublient que le Niger est un verrou. Aujourd'hui, créer le désordre au Niger, c'est aussi recevoir ces terroristes à leurs frontières, ça c'est clair et net. »