Madagascar: L'Administration royale réorganisée en profondeur

Des documents écrits anciens sur la réorganisation de l'Administration, sont dévoilés au public, dans les années 1970. Dès 1870, les autorités malgaches sont décidées à y consacrer leurs efforts lorsqu'elles se rendent compte que la situation évolue, chaque jour, de mal en pis. La réorganisation de l'armée et des services publics s'impose. C'est celle de l'armée qui a la priorité. La dernière en date du genre remonte, en effet, aux temps de Ranavalona Ire, lorsque la reine fait procéder à une levée de jeunes recrues, en prévision de la guerre qui devient inévitable après 1835.

Le recrutement débute en 1832. À l'époque, être sous le drapeau est une terrible corvée aux yeux des sujets pour diverses raisons. Bien qu'il soit souvent répété dans les discours que l'armée constitue les « cornes du royaume », donc est indispensable, en fait, il n'y a ni éducation préalable ni sensibilisation pour expliquer les buts de l'enrôlement. De surcroit, le service militaire est mal organisé, car le conscrit garde toute sa vie son statut. Il n'en est pas de même pour les riches qui peuvent s'y dérober. Les soldats ne touchent aucun salaire et sont assujettis à d'abominables corvées.

La réforme est annoncée par le discours de 1876 et traduit la détermination des gouvernants à diminuer sensiblement les corvées et à proclamer l'égalité de tous les citoyens en matière d'obligations militaires. Ainsi désormais, le service militaire est obligatoire, les sujets de l'État devant l'accomplir les uns après les autres. La durée est fixée à cinq ans. Parallèlement, de nouvelles lois mettent un terme à l'abus d'autorité de certains officiers.

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Ceux qui servent déjà pendant de nombreuses années, se retirent et deviennent des Sakaizambohitra, dont le rôle est de veiller à la défense et au bonheur du peuple. Par souci d'efficacité et de célérité, on commence la restructuration de la Fonction publique après la réorganisation de l'armée. Ce qui conduit en mars 1881, à la formation de huit ministères, ceux de l'Intérieur, des Affaires étrangères, de l'Armée, de la Justice, de la Loi, de l'Industrie, des Finances publiques et de l'Éducation nationale. Un chef est placé à la tête de chaque département: Rainitsimbazafy à l'Intérieur, Ravoninahitriniarivo aux Affaires étrangères, Rainilambo à l'Armée, Ralaitsirofo à la Justice, Razanakombana aux Services judiciaires, Rainimiadana à l'Industrie, Rainimahajery aux Finances publiques et Andriamananizao à l'Éducation nationale.

Tous les officiers et les courtisans deviennent indistinctement conseillers de la Couronne. Pour éviter toute confusion, la refonte des textes de loi relatifs aux délits, crimes et aux peines correspondantes, est entreprise simultanément avec cette réorganisation de la Fonction publique. D'où le Code pénal des 305 articles (Dimy venty sy telonjato). En fait, ce code n'est pas seulement conçu pour définir et énumérer les infractions. Il donne des précisions sur les droits du citoyen et ceux des étrangers.

En plus, ce nouveau recueil de lois est regardé comme une table de référence qui indique à tout moment comment chaque ministère doit fonctionner. Quand toute cette réorganisation est faite, il appartient aux populations, qui doivent adopter et appliquer les lois, d'aborder les problèmes sociaux posés par la vie communautaire. C'est vers 1883 que les textes commencent à sortir sur l'organisation du Fokonolona. Toute convention du Fokonolona qui doit entrer en vigueur, s'appelle « Teny miakatra sy midina » (litt. Paroles qui montent et descendent).

D'où ordres et circulaires à observer par toutes les couches de la population qu'elles soient celles des grands (miakatra) ou celles des petits (midina). Les habitants d'une même circonscription administrative font monter (c'est-à-dire envoient aux autorités hiérarchiquement plus élevées) le projet de texte de la convention qu'ils s'accordent à voir appliquer dans leur province. Les gouvernants passent à son examen, puis se concertent avec le Fokonolona pour en faire le tour. Le texte peut faire l'objet d'un amendement; il arrive aussi que le projet est adopté en bloc. Il va sans dire que le contenu et la forme de la convention varient selon les us et coutumes des provinces concernées, à quelques nuances près, quant aux modalités techniques d'application.

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