Afrique: Les élections de 2023 en RDC pourraient être les plus justes jamais organisées en Afrique

(Par le Prof. Dr. Ngoie Joël Nshisso, expert en Commerce International & M. Stephen Lande, Diplomate Président de Manchester Trade Limited Inc. MTL)

*La RDC est à l'aube d'une élection qui a de fortes chances d'être l'une des plus libres et des plus justes jamais organisées en Afrique. Cela est dû en grande partie à la décision du gouvernement de la République démocratique du Congo de respecter l'autonomie de la CENI (sa Commission électorale nationale indépendante), aux normes élevées de la Commission notamment, son adhésion aux normes électorales internationales, à la volonté de la plupart. Les parties prenantes congolaises doivent participer à ses travaux comme l'exige la loi et l'enthousiasme des Congolais, eux-mêmes, à participer aux élections libres et équitables. Pour ceux qui suivent l'évolution de la démocratie, la possibilité d'élections libres et équitables en RDC ne devrait pas être une surprise.

Tout un recueil de littérature a été développé sur la manière d'organiser des élections libres et équitables sur le continent, la CENI maîtrise cette littérature, adaptée à la situation congolaise et est en train de la mettre en oeuvre. Pour les observateurs qui ne connaissent pas l'histoire de la démocratie en RDC, la tenue d'élections aussi libres et équitables n'est pas attendue. Le fonctionnement de la CENI a fait l'objet d'attaques incessantes non seulement de la part de quelques membres de l'opposition déclarés et de l'évêque catholique, mais également de la part d'ONG basées en Occident. Ces groupes ont des idées préconçues sur la façon dont les choses fonctionnent dans le pays et/ou sont soit naïfs, quant à la situation réelle au Congo RDC, soit ont des arrière-pensées notamment, vouloir l'échec du processus électoral.

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De plus, on ne sait peut-être pas que l'actuel président est le descendant d'une famille qui a mené la lutte pour la démocratie contre trois dictateurs au pouvoir pendant une cinquantaine d'années et qui a été condamné à l'emprisonnement, à l'exil et à la confiscation de ses biens. Mais, il faut d'abord savoir quelque chose sur la direction de la CENI. Les Chefs religieux congolais et la société civile sont chargés de nommer le président de la CENI. Il s'agit souvent d'un processus qui divise, et cette année n'a pas fait exception. Six confessions (revivalistes, kimbanguistes, musulmans, Armée du Salut, orthodoxes et églises indépendantes) ont nommé Denis Kadima. L'Eglise catholique (CENCO), soutenue par l'Eglise du Christ au Congo (ECC), a soutenu un autre candidat.

Cette impasse a entraîné un retard de 28 mois avant que le Parlement n'accepte la nomination de Kadima par la majorité des dirigeants de l'Eglise chargés de choisir le président de la CENI. Il ne s'agissait pas d'un emballage de la CENI, mais simplement d'une reconnaissance par le Parlement congolais du fait que Kadima détenait la majorité des voix et que les membres des groupes religieux non traditionnels qui le soutiennent constituent la majorité des croyants congolais. Ainsi, l'affirmation selon laquelle le Président Tshisekedi aurait nommé l'un de ses fidèles laisse une fausse impression ; il n'a accepté que la recommandation du Parlement. Autres critiques infondées à l'encontre de la CENI pour son incapacité à consulter les parties prenantes ; permettre un audit indépendant de ses travaux et un examen des listes électorales.

En fait, les réalisations de la CENI jusqu'à présent sont impressionnantes. Malgré le retard de 28 mois dans la sélection du Président de la CENI, le boycott à différents moments du processus électoral par un certain nombre de candidats en tête. Le président Tshisekedi et la CENI ont tenu leur engagement selon lequel les élections auraient lieu comme prévu le 20 décembre. Contrairement à ce qui s'est produit avant les élections précédentes, le président sortant n'a fait aucun effort pour reporter les élections afin de prolonger illégalement son mandat. Ils n'ont pas l'intention de prolonger leur mandat en retardant les élections. En effet, avant la fin de l'année, les électeurs congolais éliront à temps un président, cinq cents membres de l'Assemblée nationale, des membres de vingt-six assemblées provinciales et, pour la première fois, environ trois cents communes municipales.

A dix semaines des élections, la CENI a déjà achevé le registre de plus de quarante-trois millions d'électeurs et éliminé plus de deux millions d'inscrits qui étaient des doublons, des mineurs et des inscriptions suspectes. La liste électorale est désormais numérisée et mise à jour pour garantir qu'elle ne contient que des électeurs éligibles. Un centre d'opérations de sécurité (SOC) est en cours de déploiement pour garantir que les forces extérieures ne falsifient pas le total des votes. Des mesures transparentes garantiront que les résultats de chaque bureau de vote sont protégés et transmis en toute sécurité au « centre de vote » afin de permettre des totalisations précises qui ne sont pas sujettes à toute manipulation humaine.

Dans le passé, des plaintes non fondées ont circulé dans le monde entier selon lesquelles les totaux des votes avaient été falsifiés entre leur compilation au bureau de vote local et les totaux finaux annoncés par la CENI. Des accusations similaires, si elles étaient portées après ces élections, ne devraient avoir aucune crédibilité. La preuve que la CENI fonctionne plus efficacement cette année que par le passé est que vingt-huit candidats se sont désormais portés candidats aux élections. Cela contraste favorablement avec les élections précédentes de 2018, où deux des quatre candidats en tête avaient été disqualifiés. En fait, pour garantir que l'élection se déroule aussi efficacement que possible, la CENI s'est publiquement engagée à répondre d'une manière satisfaisante tous les termes de l'ordonnance présidentielle no Loi n°22/029 du 29 juin 2022 modifiant complétant la loi n°06/006 du 9 mars 2006 portant organisation des élections, les recommandations du Centre Carter faites à l'issue des élections de 2018, les constats de l'audit externe du mois de mai 2023 réalisé par des experts indépendants, les demandes raisonnables de l'opposition, de la société civile, des églises catholique et protestante.

Ce qui échappe au contrôle de la CENI est la nécessité pour le gouvernement Tshisekedi de respecter les principes démocratiques pendant les élections, notamment en garantissant la sécurité des électeurs, des agents électoraux et des candidats, ainsi que la liberté de réunion, d'expression et de la presse. Bien que cet article se concentre sur la CENI, les premières indications laissent penser que l'administration de Tshisekedi respectera les principes démocratiques. Après tout, il est le descendant d'une famille qui, au cours des soixante dernières années, a été le principal défenseur des droits de l'homme en RDC, malgré la confiscation de ses biens, l'emprisonnement et l'exil. Une autre preuve de son engagement en faveur des droits de l'homme est que le président a vidé les prisons des prisonniers politiques a permis le retour des dissidents politiques et, contrairement à ses trois prédécesseurs, n'a pas limité la capacité de ses opposants à participer au processus politique.

En fait, vingt-quatre candidats ont été enregistrés pour se présenter à la présidence. Malheureusement, la presse américaine et les commentaires de certaines ONGs se sont attardés unilatéralement sur trois ou quatre plaintes pour violations des droits de l'homme, sans évoquer l'autre côté de l'histoire. La négativité ne peut pas provenir d'un parti pris intentionnel. Au lieu de cela, cela pourrait être attribué à des ressources limitées en personnel, qui entravent un examen complet de ces rapports notamment, chaque allégation de mauvaise conduite de la part de l'administration Tshisekedi peut être réfutée par des preuves factuelles. Pourtant, ces contre-arguments sont souvent négligés et ignorés. Même si les avis peuvent varier, ce qui reste préoccupant est la présentation unilatérale de ces questions par la presse et les ONG.

Une approche plus inclusive prenant en compte divers points de vue est cruciale pour une compréhension globale de la situation. Les deux auteurs qui signent cet article vivent aux Etats Unis et ont travaillé étroitement ensemble pour la réintégration de la République Démocratique du Congo dans le programme AGOA. Depuis lors, ils n'ont cessé de plaider pour un Congo et une gouvernance qui s'améliorent progressivement. Ils dirigent une coalition des américains et des immigrés congolais des Etats-Unis d'Amérique qui célèbrent les efforts accomplis sous la direction du Président Dr. Félix- Antoine Tshisekedi et reconnaissent les défis à relever. Avec les élections de décembre 2023, ils regrettent les actions des certains congolais qui dépeint leur pays à l'étranger et détruisent totalement son image sur le plan international.

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