Le Premier ministre, Apollinaire Joachinson Kyélem de Tambela et plusieurs membres du gouvernement ont visité, le 20 octobre 2023, leurs champs à Bagré, dans la province du Boulgou, et encourager sur place des étudiants qui s'investissent dans la production agricole.
Les étudiants en incubation sur le site de l'Agence nationale de la valorisation des résultats de la recherche (ANVAR) ont le soutien du gouvernement sur le chemin de l'entrepreneuriat agricole.
En effet, ils ont reçu le 20 octobre 2023 à Bagré, dans la province du Boulgou, plusieurs membres du gouvernement, conduits par le Premier ministre, Apollinaire Joachinson Kyélem de Tambela.
Les ministres s'y sont rendus pour non seulement s'enquérir de l'état de leurs champs mais aussi encourager des étudiants en agronomie qui s'investissent depuis juillet 2023 à la production du riz, du maïs, de la patate douce, du manioc, du soja.
Ce qui a amené le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Pr Ardjima Thiombiano, à avouer que le système universitaire produit des chômeurs, en raison de l'inadéquation entre le produit et le marché de l'emploi.
Pour lui, il faut revoir, à court terme, les curricula pour donner un contenu plus pratique.
En attendant, il a rappelé que cette initiative consiste à développer des compétences chez les étudiants, les positionner comme des producteurs semenciers certifiés et leur permettre de s'auto-employer après leurs études.
L'objectif, a-t-il insisté, étant de réduire le taux de chômage et inviter les Burkinabè à s'investir dans tous les secteurs agro-sylvo-pastoraux.
En ce qui concerne les champs que détiennent des membres du gouvernement, Pr Thiombiano a expliqué que son département les a convaincus à prendre en charge des parcelles pour l'expérimentation de variétés dans le but de récolter des données pour consolider celles de départ pour atteindre l'homologation et développer la solidarité au sein de l'exécutif à l'égard des déplacés internes.
Un travail qui nourrit son homme
« C'est une production originale à travers ces variétés mises en place par des chercheurs burkinabè et adaptées à nos conditions », s'est réjoui le Premier ministre.
Pour lui, on ne peut pas demander à quelqu'un qui a faim de travailler au développement de son pays.
« Les étudiants ont su faire une bonne option dans un secteur où il n'y a pas de chômage. Au lieu de se bousculer dans les bureaux de recrutement, rien que pour des travaux administratifs qui ne mènent pas à grand-chose, nous avons ici du concret, c'est-à-dire le travail qui nourrit son homme et conduit à l'autonomisation », a ajouté Apollinaire Joachinson Kyélem de Tambela.
Après les champs et la visite des dortoirs des étudiants, place aux échanges.
Ces derniers ont souhaité la prolongation de leur séjour à Bagré afin de leur permettre d'expérimenter des productions de contresaison, notamment la pomme de terre et la maraicherculture.
Autres préoccupations soulevées par les stagiaires sont le financement de leur plan d'affaires, la mise à leur disposition de terres dans les différents pôles de production et l'amélioration de leurs conditions d'hébergement.
Pour le chef du gouvernement, il est nécessaire de proroger la formation des étudiants afin de leur permettre d'avoir une autre expérience dans la production de contresaison.
Quant aux conditions d'hébergement sur un site appartenant à la SONABEL, Me Kyélem de Tambela a instruit les ministres en charge de l'enseignement supérieur et celui des finances à explorer la construction de cités en mode partenariat public privé car, pour lui, la formation pratique d'étudiants sur le site de Bagré est appelée à être permanente. Répondant à une question sur les financements des projets, le chef du gouvernement s'est dit être favorable à condition que les prêts soient remboursés.
« On peut vous trouver des terres. La priorité du gouvernement, c'est l'agrobusiness. Nous sommes prêts à vous accompagner », a rassuré le Premier ministre.