Au Mozambique, plus de dix jours après les élections municipales du 11 octobre 2023, la confusion règne toujours dans le pays alors que les premiers résultats partiels, très contestés, donnent le parti au pouvoir depuis l'indépendance très largement vainqueur.
Au Mozambique, la confusion règne alors que le pays attend toujours les résultats définitifs des élections municipales du 11 octobre 2023.
Les premiers résultats partiels donnent le Frente de Libertação de Moçambique (Frelimo), le parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, largement vainqueur avec 64 communes remportées sur 65. Une performance contestée par la Resistência Nacional Moçambicana (Renamo) et le Movimento Democrático de Moçambique (MDM), principaux partis d'opposition, ainsi que les observateurs de la société civile. Certains tribunaux de district ont demandé le recompte des voix et la rue mozambicaine s'anime.
Jamais depuis l'indépendance, l'issue d'une élection locale n'a été aussi confuse
À Maputo, la capitale, Nampula dans le Nord, et Quelimane dans le Centre, des milliers de militants de la Renamo ont ainsi battu le pavé le 22 octobre 2023. La veille, ce sont les rues de Maputo qui se sont couvertes de rouge, la couleur du Frelimo, lors d' « une marche de la victoire ».
Jamais depuis l'Indépendance, l'issue d'une élection locale n'a été aussi confuse. Plusieurs tribunaux de district comme celui de Matola, dans la banlieue de Maputo, ont demandé le recompte des voix. Une décision que conteste la commission électorale locale, auprès de la Cour constitutionnelle.
Plusieurs coalitions de la société civile comme Sala de Paz, Mais Integridade ou la Commission mozambicaine des droits de l'homme ont rapporté des irrégularités lors du scrutin. Elles contestent l'écrasante victoire du Frelimo, qui ne laisserait que la ville de Beira au MDM. Alors que la Renamo qui gérait sept municipalités auparavant, n'aurait rien remporté.
Dans une lettre ouverte, publiée la semaine dernière, Samora Machel Junior, le fils du père de l'Indépendance mozambicaine, et membre du comité central du Frelimo, dénonce lui-même un scrutin biaisé et « des actions antipatriotiques ».