Afrique: Réunion des forces politiques soudanaises en Ethiopie - La paix passera-t-elle par Addis Abeba ?

Le général Abdel Fattah Al-Burhan (photo d'archives).
23 Octobre 2023
analyse

Alors que la guerre fait toujours rage au Soudan, les initiatives pour le retour de la paix se multiplient. En effet, en attendant la reprise des négociations entre les forces armées conduites par Abdel Fattah Al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR) de Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemetti », prévue pour le 26 octobre prochain à Djeddah en Arabie Saoudite, se tient depuis le 21 octobre à Addis Abeba en Ethiopie, une réunion qui rassemble plusieurs forces politiques, des mouvements politico-militaires, des comités de résistance et des acteurs de la société civile.

Sous l'égide de l'Union africaine (UA) et de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), cette rencontre a pour objectif de « reprendre l'initiative confisquée par les militaires » qui, depuis maintenant plus de six mois, se livrent une guerre sans merci avec son lot de violences meurtrières sur fond de déchirures sociales.

L'initiative en elle-même est à saluer d'autant qu'elle marque le retour de l'UA dans la résolution de cette crise quasiment oubliée, surtout à un moment où la communauté internationale semble préoccupée par d'autres conflits à travers le monde.

Quoi donc de plus normal que l'organisation continentale tente de reprendre la main dans le règlement du conflit soudanais. Elle qui, selon toute vraisemblance, s'était laissé damner le pion par la coalition américano-saoudienne qui, entre-temps, avait négocié et obtenu des trêves ayant permis non seulement l'évacuation des civils piégés par les combats, mais aussi l'acheminement de produits médicaux.

Tout le mal que l'on souhaite à l'ex-Premier ministre Abdallah Hamdok, c'est de parvenir à une feuille de route consensuelle

Cela dit, le retour de la paix au Soudan passera-t-il par Addis Abeba ? La question reste posée. Car, les deux camps qui se combattent sur le terrain, ne sont pas représentés dans la capitale éthiopienne où ont, par contre, été invités des dirigeants de mouvements armés qui n'avaient pas signé l'accord de paix de Juba en 2020.

Il s'agit, pour ne pas les nommer, d'Abdel Aziz el Helou qui dirige le Mouvement de libération du Soudan/Nord (SPLM-N) et d'Abdelwahed al-Nour du Sudan Liberation Movement/Army (SLM-AW). Pourquoi ce deux poids deux mesures ?

Est-il possible d'éteindre l'incendie soudanais sans la participation des deux pyromanes que sont Al-Burhan et « Hemetti » qui se sont juré d'avoir le scalp l'un de l'autre ? Assurément, non ! Tant les deux protagonistes sus-cités semblent être allés tellement loin qu'on les imagine difficilement en train de reculer, surtout que chacun d'eux se gargarise d'avoir des soutiens extérieurs et non des moindres.

Le mieux était de travailler à les écarter ou à les mettre hors-jeu et cela, dans l'intérêt supérieur du Soudan. Mais comment y parvenir ? En tout état de cause tout le mal que l'on souhaite à l'ex-Premier ministre Abdallah Hamdok qui dirige les travaux de la rencontre d'Addis Abeba, c'est de parvenir, avec toutes les autres forces sociales et politiques, à une feuille de route consensuelle de sortie de crise afin de faire taire les armes.

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