Mr Lamin Suso, l'ancien directeur financier du Conseil Régional de Basse, a admis devant la Commission d'Enquête sur les Administrations Locales qu'il avait commis, entre autres, de graves malversations financières et des pratiques abusives lorsqu'il exerçait ses fonctions au Conseil Régional de Basse.
Suite à la mise en place de la Commission d'Enquête sur les Administrations locales (LGCI), le nom de Lamin Suso a été mentionné à plusieurs reprises au cours des dépositions de divers témoins.
Mr Suso et ses subordonnés de l'unité financière du Conseil Régional de Basse font l'objet d'un examen minutieux de la part de la commission concernant des malversations financières présumées.
La Direction de l'Audit Interne a effectué un audit du Conseil Régional de Basse et a découvert que les membres de l'unité financière du conseil ont retiré conjointement plus de 50 millions de dalasis, qui n'ont pas encore été comptabilisés.
Les auditeurs ont noté le retrait de 220.000 dalasis des comptes de développement de trois quartiers. Lamin Suso a expliqué les retraits effectués sur les comptes destinés au développement de ces districts. Il a déclaré que Mr Ousman Touray, le Président Directeur Général (PDG), et le conseiller Omar Garry ont retiré 75.000 dalasis du compte de développement du district de Baja Kunda ; le PDG et l'ancien vice-président, Mr Youba Jawara, ont retiré 100.000 dalasis du compte de développement du quartier de Sabi ; le PDG et le conseiller Ousainou Janneh ont retiré 45.000 dalasis du compte de développement du quartier de Gambisara.
Le témoin a déclaré qu'il avait participé au retrait mais qu'il n'était pas signataire. Il a admis qu'aucun des retraits n'avait « suivi une procédure régulière. »
Il a également déclaré que les fonds avaient été prélevés parce que le conseil manquait de revenus pour le financement de ses fonctions. Bien que les retraits n'ont pas suivi une procédure légale, il a déclaré qu'il s'agissait d'un « arrangement interne. »
Les auditeurs ont déclaré que des retraits non autorisés de cette nature pourraient être détournés à des fins personnelles. Le témoin n'a pu fournir une quelconque preuve que les fonds avaient été utilisés pour financer les activités du conseil.
Le témoin a causé la stupeur générale lorsqu'il a affirmé que les fonds avaient été remboursés. Sur le mode de remboursement des fonds, il a déclaré que 75.000 dalasis prélevés du compte de développement du district de Bajakunda ont ensuite été remis en espèces au conseiller du quartier, Omar Garry.
Concernant les 100.000 dalasis prélevés du compte de développement du district de Sabi Ward, le témoin a déclaré qu'un chèque avait été émis au nom de Kaddijatou Jallow. Interrogé sur l'identité de cette Kaddijatou Jallow, le témoin a déclaré que Kaddijatou est une résidente de Basse et une femme d'affaires. En ce qui concerne le quartier de Gambisara, le témoin a déclaré que l'argent avait été remis au conseiller du quartier.
« Considérez-vous qu'il s'agit d'un remboursement? » a demandé l'avocat principal adjoint, Maître Patrick Gomez. «Non, » a répondu le témoin.
« Approuvez-vous donc la déclaration de l'auditeur lorsqu'il déclare qu'aucune preuve de remboursement a été présentée? a demandé Maître Gomez.
Le témoin a maintenu sa position et a insisté que les sommes avaient été remboursées. Cependant, suite aux questions impromptues et pressantes de l'avocat principal adjoint, Mr Suso a reconnu que les auditeurs avaient raison de dire « qu'il n'y a aucune de preuve de remboursement. »
Mr Suso a déclaré que la pratique du Conseil Régional de Basse consistant à prendre des prêts auprès des individus et plus tard les rembourser n'était pas nouvelle car c'était chose courante.
Interrogé sur les procédures d'acquisition des prêts, il a indiqué que ces procédures requièrent l'envoi d'un document, premièrement au conseil général et plus tard au ministère responsable des administrations locales pour approbation.
Il a révélé pourquoi le Conseil Régional de Basse n'avait pas suivi la procédure normale pour obtenir des prêts: « Si nous respectons la procédure normale, nous ne pourrons jamais atteindre nos objectifs. »
La Cour suprême rejette la pétition du Parti Démocratique Uni (UDP)