Cela fait maintenant plus de 16 mois que l'Unité Spéciale de Sécurisation de la Route Babadjou - Bamenda fait face à des conditions de vie déplorables et à des allégations de détournement de primes. Au sein de cette unité, composée de 100 hommes, soit 50 militaires, 25 gendarmes et 25 policiers, déployée pour assurer la sécurité le long de cette route cruciale, l'indignation et la frustration ont atteint un niveau critique.
Au départ, ces courageux hommes ont quitté leurs unités respectives, bataillons et brigades, pour former la Task Force 123, une équipe d'élite mise à la disposition du Commandement Régional Militaire Interarmées de la Région Militaire n°5 (COM RMIA5) dans le but de sécuriser la Route Babadjou - Bamenda. Cependant, depuis leur arrivée, les promesses sont restées vaines, et la situation s'est détériorée de manière inquiétante.
Le manque de ressources se fait sentir de toutes parts. Aucun membre de l'unité n'a reçu ne serait-ce qu'un petit montant pour les primes de mission, tandis que les conditions de logement sont indignes de l'engagement et du sacrifice de ces hommes en uniforme. Certains d'entre eux ont dû investir de leurs propres moyens pour construire des abris rudimentaires, car le poste Matazen, où ils sont stationnés, ne dispose pas d'eau courante.
Pire encore, en matière de soins de santé, le désespoir règne. Après avoir été évacués à l'hôpital militaire de Mille Three, ces vaillants soldats se sont retrouvés à devoir couvrir les frais médicaux par leurs propres moyens. Le mépris pour leur bien-être est flagrant.
Les révélations les plus choquantes concernent les visites officielles. Le 4 avril 2023, le ministre des Travaux Publics a fait une apparition. Les membres de l'unité ont été contraints de simuler une scène où ils faisaient semblant de préparer leurs lits dans des conteneurs, afin de donner l'impression d'un environnement impeccable. Tout cela dans le but de justifier l'argent que les autorités semblent détourner.
Pour couronner le tout, après le départ du ministre, le générateur qui fournissait de l'électricité pour alimenter le poste Matazen a été retiré, laissant les hommes dans l'obscurité la plus totale. Actuellement, ce sont les caprices de la météo, en l'occurrence les pluies, qui fournissent un semblant de confort à ces soldats, pourtant dignes de bien plus de reconnaissance.
Le volet nutritionnel est tout aussi préoccupant. Le Général en charge de l'unité alloue la somme dérisoire de 1 800 000 francs CFA par mois pour nourrir 100 hommes, ce qui revient à 600 francs CFA par personne par jour. Cette allocation est manifestement insuffisante pour garantir des repas adéquats à ceux qui risquent leur vie pour la sécurité de la route Babadjou - Bamenda.
Enfin, en ce qui concerne le travail effectué, les membres de cette unité spéciale assurent l'escorte de la brasserie, ainsi que de personnalités civiles et militaires, de jour comme de nuit. Malheureusement, cette situation est exploitée par des officiers supérieurs pour servir leurs intérêts personnels, au détriment du bien-être de ces hommes engagés.
La situation au sein de l'Unité Spéciale de Sécurisation de la Route Babadjou - Bamenda est un scandale qui mérite toute l'attention des autorités compétentes. Ces militaires, gendarmes et policiers dévoués méritent bien plus que des promesses non tenues, des conditions de vie déplorables et des allégations de corruption. Il est impératif que des mesures soient prises pour rectifier cette situation et garantir à ces héros anonymes les conditions de vie dignes de leur engagement pour la sécurité de tous.