Maroc: Le niet syndical persiste

Benmoussa a d'ores et déjà fait adopter son statut unifié des fonctionnaires de l'Education nationale

La tension monte entre les syndicats et le ministère de l'Education nationale.

La coordination de quatre syndicats de l'enseignement a décidé de boycotter la rencontre avec le ministre de l'Education nationale prévue ce mardi 24 octobre 2023, tout en annonçant un sit-in de protestation devant le siège du ministère de l'Education nationale à Rabat jeudi 2 novembre.

Les quatre syndicats composant cette coordination sont le Syndicat national de l'enseignement affilié à la FDT (SNEFDT), la Fédération nationale de l'enseignement affiliée à l'UMT (FNE-UMT), le Syndicat national de l'enseignement affilié à la CDT (SNE-CDT) et la Fédération libre de l'enseignement affiliée à l'UGTM (FLE-UGTM).

Dans un communiqué rendu public dimanche 22 octobre, la coordination syndicale a critiqué le ministère de l'Education nationale qui n'a pas respecté l'approche participative en soumettant unilatéralement le décret relatif au statut unifié des fonctionnaires de l'Education nationale au Conseil de gouvernement pour approbation le 27 septembre 2023, sans conclure la discussion sur les différentes dispositions et sans prendre en compte les revendications « urgentes » et « légitimes » de l'ensemble des fonctionnaires du ministère, ni ce qui a été décidé dans le procès verbal du 14 janvier 2023. Les syndicats ont fustigé « la violation flagrante par le ministère de l'Education nationale de l'approche participative et l'adoption d'une façon unilatérale d'un statut qui ne répond pas aux aspirations et aux attentes des fonctionnaires de l'éducation ».

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Tout en exprimant « son rejet de la teneur du statut publié au Journal officiel n° 7237 du 9 octobre 2023 et en déclarant son soutien de principe et sur le terrain à toutes les luttes des fonctionnaires», la coordination syndicale a appelé le gouvernement à « augmenter les salaires et indemnités de manière à protéger le pouvoir d'achat des concernés, à traiter avec le sérieux nécessaire leurs revendications justes et urgentes, à revoir les dispositions du nouveau statut pour rendre justice à toutes les catégories lésées, et à améliorer leurs conditions financières et sociales.

A rappeler que le nouveau statut des fonctionnaires de l'Education nationale, publié au Bulletin officiel du 9 octobre, a été adopté en Conseil de gouvernement le 27 septembre dernier.

Selon le ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa, ce décret portant statut des fonctionnaires du département de l'Education nationale, repose sur des fondements visant à réaliser la complémentarité, la cohérence, le renforcement de l'attractivité de la profession, ainsi que l'obligation de la formation continue en se basant sur les principes d'unification, de motivation, d'engagement, de responsabilité et de rendement.

Ce statut concerne l'ensemble des ressources humaines du département de l'éducation.

En effet, le projet de décret prévoit une offre diversifiée touchant à l'ensemble des métiers de l'éducation et de la formation avec une nouvelle architecture allant du recrutement au départ à la retraite.

Ainsi, une nouvelle échelle est mise en place au profit de certaines catégories dont l'évolution se limitait à l'échelle 11.

De même, un nouveau mécanisme est mis en place pour la motivation des fonctionnaires, notamment à travers des primes pour les équipes des établissements d'enseignement public portant le label "Établissement d'excellence".

Alors que le gouvernement affirme que ce statut a été élaboré en concertation avec les syndicats de l'enseignement les plus représentatifs, ces derniers rejettent ce statut en affirmant qu'il ne prend pas en considération leurs propositions et les revendications de l'ensemble des fonctionnaires de l'éducation nationale.

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