Dans une note rendue publique en début de semaine dernière, le ministère en charge du commerce interpelle les vendeurs de cigarettes et autres produits dérivés du tabac, sur la commercialisation de ce produit, notamment aux consommateurs âgés de moins de 18 ans.
Il leur demande de se conformer à la réglementation en vigueur qui interdit la vente du tabac à ou par des personnes de moins de 18 ans, comme l'exige la loi N°040-2010/AN du 25 novembre 2010.
Mieux, dans leur volonté de lutter contre le tabagisme, les autorités ont pris une mesure majeure qui consiste désormais à afficher obligatoirement la mention suivante dans les lieux de vente : « Interdit de vendre du tabac et des produits du tabac aux moins de 18 ans ».
Pour un tournant décisif, c'en est un dans la lutte contre le tabagisme dans notre pays.
Les autorités ont vu juste et elles se doivent d'aller jusqu'au bout de leur logique.
Car, le tout n'est pas de prendre une mesure, il faut se donner les moyens de la faire respecter sur le terrain.
Dans le cas contraire, on parle d'effet d'annonce ou d'annonce sans effet.
Certes, pour la mise en oeuvre de la mesure, le ministère annonce des opérations de contrôle sur le terrain.
Mais il en faudra plus pour dissuader les éventuels contrevenants.
C'est pourquoi il ne faut pas lésiner sur les gros moyens pour secouer le cocotier.
Car, l'impression qui se dégage, c'est que certains, notamment les mineurs, se donnent à coeur-joie à la consommation du tabac sans en mesurer toutes les conséquences.
Pire, certains jeunes sont encouragés par des adultes qui, souvent, les envoient payer la cigarette et leur demandent de l'allumer pour eux.
C'est ainsi qu'étant jeunes, certains ont appris à fumer.
Désormais, il faut mettre un terme à tous ces comportements irresponsables.
Les autorités se doivent de prendre des sanctions sévères
Et pour réussir ce pari, il faut que chacun, à son niveau, accepte de changer. Si le vendeur refuse de vendre la cigarette à un mineur, cela pourrait donner à réfléchir à celui qui l'a envoyé payer.
Cela dit, s'il est vrai que certains adultes, par leur incurie, poussent des mineurs à fumer, force est de reconnaître que certains, parmi ces derniers, l'ont appris à travers la mauvaise compagnie où fumer apparaît souvent comme un besoin d'émancipation ou d'affirmation de soi. Et c'est tout cela qu'il faut combattre sans hésiter.
Car, certains compatriotes sont si durs d'oreille qu'ils n'entendent raison que quand ils y sont contraints.
C'est pourquoi, si elles souhaitent réussir le combat contre la consommation du tabac par les mineurs, les autorités se doivent de prendre des sanctions sévères.
Que celui qui vend du tabac à un mineur, soit châtié à la hauteur de son forfait. Idem pour celui qui envoie un mineur payer de la cigarette ! Et que le mineur lui-même qui fume la cigarette, sache qu'il n'est pas à l'abri d'une punition ! Du reste, l'idéal aurait été d'interdire à la base même, la production de la cigarette.
Mais étant donné que cela rapporte de gros sous, il est difficile d'envisager une telle option surtout au regard du poids des multinationales.
C'est cela aussi la triste réalité de ce monde où la recherche du gain matériel a pris le pas sur tout.
Si fait que les uns s'enrichissent en assassinant à petit feu les autres. D'aucuns diront qu'on n'oblige personne à fumer. Mais tout même, on n'oblige personne non plus à fabriquer la cigarette.