Madagascar: La part du feu

Détresse et désolation à Behoririka au lendemain du grave incendie qui a ravagé presque tous les pavillons en bois et un grand magasin de confection et de chaussures. Il ne restait plus que des ruines. Quelques tôles chiffonnées comme un essuie tout, des bois ronds ou carrés ignifugés sans doute, il n'y avait plus grand chose à récupérer. Pour beaucoup de marchands c'est tout le capital qui a été anéanti par le feu particulièrement violent.

La reconstruction et la relance ne seront pas faciles pour les victimes. À quelque chose malheur est bon, c'est peut-être le moment où jamais de reconstruire dans les normes pour éviter qu'un tel drame se renouvelle. Les constructions en bois ne sont jamais à l'abri d'une telle tragédie. Ce n'est pas le premier sinistre de ce genre et ce ne sera pas hélas le dernier. Les incendies de ce genre sont devenus monnaie courante dans les quartiers insalubres de Tana où la bougie ou au mieux la lampe à pétrole sont l'éclairage à la portée des habitants. Le risque d'incendie est ainsi très élevé.

La CUA devrait songer à viabiliser d'abord le bord du lac de Behoririka. L'incendie des pavillons a mis à nu ce qui était caché derrière. Heureusement que le feu a fait un travail merveilleux de purification mêlant à la fois l'odeur du tissu, du plastique et de la déjection humaine pour que tout soit essarté le lendemain. Comme par enchantement. Le Ranomaimbo en avait fini avec sa réputation pour quelques heures.

Il va falloir reconstruire avec impérativement des matières en dur et un plan uniformisé. Il faut également penser à l'hygiène des clients et des marchands. Les pavillons en bois étaient d'une laideur repoussante que leurs tenants devaient faire des remises exceptionnelles pour attirer les acheteurs. On peut également penser à déplacer ces pavillons pour redonner plus de charme au quartier et à la ville. Avant 2009, la société Rasseta avait emménagé un beau jardin autour du lac pour accueillir la 3e édition des Jeux de la Francophonie en 1997. Il a été emporté par le populisme faisant suite au soulèvement de 2009.

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