Madagascar: Festival stritarty / Antsiranana - Une édition clôturée de manière enflammée

Au terme de cinq journées pendant lesquelles des fresques ont fleuries sur différents bâtiments de la ville d'Antsiranana, la 8e édition du festival des arts urbains Stritarty a refermé ses portes, samedi dernier, avec une série de spectacles présentés sur la rue Colbert, plus précisément devant les murs de l'Alliance française fraichement décorés par les artistes.

Déjà à sa 8e édition, ce festival est un mix éclectique de disciplines artistiques qui met en avant l'homme et la ville, en l'occurrence Antsiranana. L'évènement annuel a débuté le 17 octobre et s'est achevé le samedi 21 octobre. Il a combiné une résidence collaborative à un festival des arts. Durant toute la semaine, des artistes malgaches et étrangers ont investi différents quartiers et rues de la ville, notamment l'Université d'Antsiranana et devant La Terasse du voyageur, située au coeur du quartier « Tsena ».

Mention particulière pour les rues Lafayette, boulevard Etienne pour réaliser des fresques sur les murs et des espaces libres. Selon les explications de la directrice de l'association Alliance Française d'Antsiranana Sophie Groeber, cette édition 2023 a été un vrai succès, que ce soit en termes de public touché, car plus de cinq milles personnes se sont réunies lors des spectacles vivants, mais surtout par la qualité des échanges et des relations que cette semaine de festival a permis de développer entre les quatre-vingt-trois artistes Antsiranais, ceux d'Antananarivo, de Mahajanga et de La Réunion.

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« En effet, l'un des objectifs du festival est de favoriser les rencontres entre artistes issus de différents horizons et de dynamiser la coopération culturelle et artistique entre les différents pays de la zone océan Indien, ce qui se matérialise notamment au travers du partenariat établi entre Stritarty et le festival Run Colorz organisé à La Réunion par l'association Le Graffiti 974 », affirme-t-elle. Les artistes ont aussi donné tout au long de la semaine plusieurs ateliers à destination des élèves de différentes écoles de la ville, leur permettant de découvrir les arts du cirque, notamment avec la Compagnie Mamay venue d'Antananarivo, le slam avec la poétesse-slameuse Navalona ou encore la danse avec la Cie BrotherZ.

Clôture en beauté

Le clou du spectacle était à l'Alliance française durant tout l'après-midi jusque tard dans la soirée du samedi. Ce, malgré l'inquiétude passagère du public lorsqu'il a aperçu les éléments des Forces de l'ordre qui patrouillaient aux alentours du bâtiment de la société Tiko qui a abrité la réunion des représentants du collectif des candidats souhaitant manifester dans la rue. En tout cas, tout s'est bien déroulé et a été close de manière enflammée. Cette dernière journée du festival des arts urbains 8e édition a commencé par une restitution de l'atelier de percussion avec Hugues et ses percussionnistes en herbe.

Aux rythmes des grosses caisses et des cymbales, le public a pu entendre et voir le produit d'un atelier qui n'a duré que quelques jours mais qui a pourtant porté ses fruits. Comme le programme le stipule, des athlètes qui pratiquent le Morengy auraient dû poursuivre le spectacle mais, contre toute attente, leur show a été annulé suite à un contretemps. Malgré cela, l'évènement continuait toujours car comme on dit dans le milieu du spectacle «The show must go on».

Les frères Akatsukki ont enchaîné avec leur pièce «Blood Brotherz», une pièce créée par deux frères artistes qui pratiquent le « Krump » venant de Mahajanga qui n'est autre que Syldio, plus connu sous le pseudo Big Akatsukki et Antonnyo ou comme pseudo Jdot Akatsukki. Notons que leur pièce est produite par le directeur artistique du projet D.I.H.Y Harivola Rakotondrasoa. Ensuite, Zeki a encore une fois monté son monocycle et a démontré son équilibre sur une roue. La soirée tombante, la compagnie Koloture composée par Chacha, Allan Smith et Noah, est montée sur scène pour présenter leur nouvelle création intitulée «Kilemako», une pièce qui montre à quel point les hommes devront chercher, développer et remettre en question la vision que l'on a du handicap.

Après les discours de clôture, la soirée s'est poursuivie avec le groupe de chant Lemurs qui reprend des titres de tout genre et de toutes langues. Le public s'est ambiancé au rythme des guitares, du piano et de la batterie. Enfin, comme on dit, le meilleur pour la fin, la soirée s'est terminée par nul autre que la compagnie Mamay. Une compagnie qui pratique plusieurs formes d'art comme l'art du cirque, la danse hip-hop et traditionnelle, la musique et l'art contemporain mais surtout ils maîtrisent un élément que beaucoup de gens redoutent mais qu'eux manipulent avec beaucoup d'agilité et de maîtrise, cet élément est le feu. Avec seulement leur bouche et à l'aide d'un combustible, ils forment des boules de feu à plusieurs mètres de haut. Tout cela est dangereux mais avec leur maîtrise, ils offrent un spectacle à couper le souffle.

Moment extrême

La quatrième journée a été marquée par divers programmes mais surtout par l'évènement principal « Battle en Crew », lequel est défini par un affrontement entre deux groupes de danse qu'on appelle dans le milieu de la danse « Crew », composé chacun de quatre danseurs pouvant danser n'importe quelle discipline d'où le terme « All style », le tout jugé par trois jurys. Mais avant tout, certains artistes de rue, notamment les Diego street trial, ont chauffé le public avec leurs figures extrêmes de vélo. Sans transition, Zéki le circassien a poursuivi le spectacle avec ses jongleries, ses démonstrations d'équilibre et ses allers-retours avec son monocycle habituel. Pour cette édition, sept crews ont participé à l'évènement pour remporter le prix qui n'est autre qu'une Prize Money d'une valeur de 400 000 ariary pour le crew vainqueur, offerte par l'organisation.

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