On repart de zéro. C'est la meilleure façon de décrire la situation actuelle pour les proches des patients dialysés de l'hôpital de Souillac, décédés en 2021. En effet, Bose Soonarane, secrétaire de la Renal Disease Patient's Association, a appris que le Medical Council réexaminerait les allégations de négligence depuis le début de cette affaire. Cette information suscite des inquiétudes et des mécontentements chez de nombreuses personnes.
«Aucune considération ne sera accordée aux résultats des rapports du Medical Negligence Committee et du Fact-Finding Committee», affirme Bose Soonarane. «Les proches des patients dialysés morts sont à nouveau sollicités pour participer à des sessions de questions-réponses afin de découvrir ce qui s'est passé lors du séjour en centre de quarantaine ou simplement ce qui s'est déroulé à l'hôpital de Souillac dans les jours précédant le décès de leurs proches.» Le secrétaire de l'association s'interroge sur le fait que l'on n'ait pas consulté les patients qui ont survécu à ces événements pour recueillir leur témoignage. «Ce sont des témoins oculaires et surtout, ils sont prêts à s'exprimer à nouveau.»
En plus des 11 patients déjà mentionnés, l'association rénale envisage de mettre en lumière d'autres situations. «Il y a, par exemple, le cas d'une patiente, qui n'a pas pu recevoir les soins de dialyse et qui n'a malheureusement pas survécu. Il y a aussi le cas d'une Mauricienne, mariée à un étranger. Je crois que son époux a déjà regagné son pays. Qui sera en mesure de plaider sa cause ? Surtout, si des négligences sont prouvées, qui sera bénéficiaire d'une éventuelle compensation ?» Cependant, ce qui semble absurde pour lui, c'est qu'après presque trois ans, on demande aux proches de revenir parler à nouveau des pertes humaines. «Est-ce que ces proches pourront se rappeler de tous les événements survenus pendant les jours qui ont précédé le décès de leurs parents ?»
Dans tous les cas, il prévoit d'envoyer une lettre au Registrar du Medical Council pour signifier l'intention de l'association de témoigner devant le comité. «Nous apporterons des documents pour démontrer que la négligence ne se limite pas qu'à l'hôpital mais qu'elle commence dès le centre de quarantaine. Cet endroit n'était pas adapté. Il ne faut pas non plus négliger la qualité des repas que les patients dialysés ont reçus pendant leur séjour là-bas.» Bose Soonarane se pose également d'autres questions comme celle de savoir si le rapport final sera rendu public. «Les deux rapports précédents n'ont jamais été publiés. Nous espérons que celui du Medical Council le sera.»