Dakar — Le secteur spatial constitue « un pilier fondamental du développement humain au 21ème siècle » présentant de nouveaux enjeux économiques, scientifiques, technologiques et militaires qui en font la quatrième grande révolution, a déclaré mardi à Dakar le Premier ministre Amadou Bâ.
"Nul besoin, alors, de démontrer que le secteur spatial constitue un pilier fondamental du développement humain au 21ème siècle et présente de nouveaux enjeux économiques, scientifiques, technologiques et militaires qui positionnent son essor comme la 4e grande révolution après l'industrie, l'électronique et le numérique", a-t-il dit lors de la cérémonie officielle de la première édition du Forum international sur le dialogue spatial à l'initiative des commissions de l'Union africaine et de l'Union européenne. Cette rencontre de trois jours réunira des sommités scientifiques connues à l'échelle mondiale, des experts de l'écosystème spatial international.
Selon lui, "en dépit de l'ampleur du chantier spatial pour l'Afrique, les obstacles ne sont pas insurmontables. Ils placent chacun d'entre nous, face à ses responsabilités dans la construction de stratégies et de projets communs et mutuellement bénéfiques". Il a estimé que l'économie mondiale est devenue "une économie du savoir" avec surtout "les ressources humaines, scientifiques et technologiques".
Pour le directeur général de l'Agence sénégalaise d'études spatiales (ASES), Maram Kaïré, le continent africain doit impérativement s'inscrire dans cette dynamique de production massive de la science et de la technologie en rapport avec ses partenaires. "Ce besoin est devenu impérieux. Il tient au seul choix de développement possible, acceptable et, en tout état de cause, conforme à notre époque. C'est une marche vers le développement qui est, sans doute, coûteuse, difficile et inédite. Le seul moyen de réussir est de bâtir une société avec une forte culture scientifique et technologique", a-t-il affirmé.
Tidiane Ouattara, représentant du commissaire du département éducation, science, technologie et innovation de la Commission de l'Union africaine a salué les efforts consentis par les Etats africains dans le domaine spatial, relevant que »l'industrie spatiale africaine est évaluée à plus de 20 milliards de dollars et emploie plus de 18 mille personnes, selon les données de Space in Africa 2021".
»En 2023, environ 45 satellites ont été lancés par les Etats africains et d'ici 2027 ce nombre atteindra plus de 165 », renseigne M. Ouattara.
Pour lui, la coopération spatiale fructueuse entre l'Afrique et l'Europe doit être repensée et renforcée dans le but de contribuer aux éléments consécutifs de la nouvelle économie spatiale africaine. Toutefois, "plus de 80 projets d'application spatiales sont actuellement mis en oeuvre sur tout le continent dans les domaines de l'observation de la terre et des communications. Il existe plus de 221 entreprises spatiales et navales dans 31 pays africains qui utilisent les technologies de l'observation de la terre", a-t-il rappelé.
L'ambassadeur de l'Union européenne au Sénégal, Jean Marc Pisani a magnifié la collaboration entre l'UE et l'UA dans le domaine spatial qui a permis en partie d'atteindre ses objectifs depuis 20 ans.
Le ministre de la Santé, Marie Khémess Ngom Ndiaye, le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, la présidente du Haut Conseil des collectivités territoriales, Aminata Mbengue Ndiaye et d'autres personnalités ont pris part à cette rencontre.