Maroc: L'activité manufacturière ralentit à l'échelle mondiale

La croissance du commerce mondial des marchandises en 2023 revue à la baisse, selon l'OMC

Dans un contexte de ralentissement amorcé au quatrième trimestre de 2022, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a décidé de revoir à la baisse ses projections pour la croissance du commerce mondial des marchandises en 2023.

Compte tenu du ralentissement mondial de l'activité manufacturière, « le volume du commerce mondial des marchandises devrait augmenter de 0,8% cette année, soit moins de la moitié de l'augmentation de 1,7% prévue en avril », a estimé l'institution dans la version mise à jour de ses « Perspectives et statistiques du commerce mondial ».

Pour la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, « le ralentissement projeté du commerce pour 2023 est préoccupant, en raison des conséquences négatives pour le niveau de vie des populations du monde entier ». Elle estime que « la fragmentation économique mondiale ne ferait qu'aggraver ces difficultés, et c'est pourquoi les membres doivent saisir l'occasion de renforcer le cadre commercial mondial en évitant le protectionnisme et en promouvant une économie mondiale plus résiliente et plus inclusive », a-t-elle déclaré.

L'organisation internationale, qui définit les règles régissant les échanges mondiaux, affirme toutefois que « la croissance de 3,3% projetée pour 2024 reste quasiment inchangée par rapport à l'estimation précédente ».

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D'après les nouvelles projections de l'OMC contenues dans son nouveau rapport « Perspectives et statistiques du commerce mondial », le PIB réel mondial devrait augmenter aux taux de change du marché de 2,6% en 2023 et de 2,5% en 2024.

Ledit rapport nous apprend également que le commerce mondial et la production ont brusquement ralenti au quatrième trimestre de 2022, en raison des effets d'une inflation persistante et d'une politique monétaire plus stricte ressentis aux Etats-Unis, dans l'Union européenne et ailleurs, « tandis que les difficultés du marché immobilier en Chine empêchaient une reprise plus forte après la COVID-19 ».

Ces problématiques auxquelles s'ajoutent les conséquences de la guerre en Ukraine ont assombri les perspectives commerciales, a constaté l'institution chargée de régler les conflits commerciaux entre Etats membres craignant que le ralentissement soit de vaste portée et touche un grand nombre de pays et un large éventail de marchandises.

Quoi qu'il en soit, « la croissance du commerce devrait reprendre l'année prochaine, tandis que la croissance du PIB devrait rester lente mais stable », a-telle affirmé.

Selon les nouvelles prévisions de l'OMC, les secteurs les plus sensibles aux cycles économiques devraient se stabiliser et rebondir grâce à une inflation modérée et à des taux d'intérêt en baisse.

L'organisation prévient toutefois que les quelques signes de fragmentation des chaînes d'approvisionnement que l'on perçoit pourraient menacer les perspectives relativement positives pour 2024.

Pour preuve, « la part des biens intermédiaires dans le commerce mondial, un indicateur de l'activité des chaînes d'approvisionnement, est tombée à 48,5% au premier semestre de 2023, contre 51% en moyenne au cours des trois années précédentes ».

L'autre exemple concerne la part des partenaires bilatéraux asiatiques dans le commerce des parties et accessoires des États-Unis, un sous-ensemble clé des intrants intermédiaires, qui est tombée à 38% au premier semestre de 2023, contre 43% à la même période en 2022.

Face au ralentissement attendu du commerce et à la fragmentation économique mondiale, il y a fort à parier que « l'économie mondiale, en particulier pour ce qui est des pays pauvres, aura du mal à se remettre sans un système commercial multilatéral qui soit stable, ouvert, prévisible, fondé sur des règles et équitable », a prévenu Ngozi Okonjo-Iweala.

« Nous repérons effectivement dans les données certains signes de fragmentation des échanges liés aux tensions géopolitiques », a fait savoir l'économiste en chef de l'OMC, Ralph Ossa, estimant fort heureusement qu'il n'y a pas encore de démondialisation plus large.

« Les données semblent indiquer que les marchandises continuent d'être produites sur des chaînes d'approvisionnement complexes, mais que l'expansion de ces chaînes a stagné, du moins à court terme », a-t-il noté assurant que la croissance positive des exportations et des importations devrait reprendre en 2024, tout en appelant à « rester vigilants ».

A noter que, si les prévisions ne portent pas sur le commerce mondial des services commerciaux, l'OMC fait toutefois remarquer que « les données préliminaires montrent que la croissance du secteur pourrait être plus modérée après la forte reprise des transports et des voyages l'année dernière ».

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