Afrique: Fernande Tchetche - 'Aujourd'hui, le football féminin en Afrique est devenu un travail'

Un balon au fond des fillets (photo d'archives)
interview

En 2015, Fernande Tchetche enthousiasmait la Côte d'Ivoire entière avec ses coéquipières, lors de la Coupe du Monde féminine de football au Canada. Si le Mondial a émancipé le foot féminin, elle ne l'a pas changée, elle. « Personnellement, je ne peux pas parler d'un avant et d'un après, je reste moi-même, je sais d'où je viens. ».Pionnière, l'Ivoirienne observe avec un oeil très aiguisé l'évolution de cette discipline qu'elle aime tant. Entretien.

Vous avez été une des plus grandes défenseuses de la Côte d'Ivoire, quel a été le plus grand moment de votre carrière ?

Notre qualification pour la Coupe du Monde 2015, la première de la Côte d'Ivoire. Faire partie de cette génération est une immense fierté pour moi. C'est à partir de cette troisième place lors de la Coupe d'Afrique des Nations 2014, que nous avons commencé à être considérées dans le pays.

Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez posé vos valises au Canada pour disputer ce Mondial féminin ?

J'étais surprise par le décalage horaire (rires) et le climat. La nuit tombe tard vers 22h alors que chez nous à 18h, il fait déjà tard. Il a fallu s'adapter à ces conditions. Nous disputons notre première rencontre face à l'Allemagne, où l'on prend 10 buts, on se dit que l'apprentissage du haut niveau sera compliqué.

D'où vous est venue cette passion pour le football ?

D'une façon héréditaire. Mon père a joué au football et il m'a transmis cette passion. Je ne suis pas passée par les centres de formation. C'est plutôt le championnat qui m'a éduquée. C'est là où j'ai appris à me placer, à relancer le jeu.

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Comment cela était perçu d'être une fille et de jouer au football, à votre époque ?

La véritable critique que j'ai pu recevoir, concerne l'aspect pécunier du football féminin, que je ne vais pas pouvoir vivre de ça. On m'a imposé des choix : soit les études ou le football. Il y a eu énormément de filles qui ont abandonné ce sport à cause de ça.

Quel regard portez-vous sur l'évolution du football féminin en Afrique ?

Il est en pleine expansion. Les filles de tous les pays africains jouent au football et elles peuvent gagner convenablement leur vie grâce à ce sport. Aujourd'hui, le football féminin en Afrique est devenu un travail.

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