Afrique: Palestine - Un massacre sans précédent

Drapeau de la Palestine (photo d'archives).
opinion

Lettre ouverte des intellectuels arabes à leurs homologues occidentaux

Un massacre sans précédent est en train d'être perpétré actuellement par les forces d'occupation israélienne contre la résistance palestinienne dans Gaza et son environnement. A l'exception des médias qui couvrent ce massacre en le justifiant, une indifférence quasi générale règne à l'égard des destructions et des crimes massifs que subit le peuple palestinien. Cela n'est guère étonnant eu égard à l'infernale machine de propagande utilisée.

Mais nous, intellectuels arabes, somme malgré tout surpris par le silence glacial des penseurs des pays occidentaux, de leurs écrivains et de leurs artistes. Nous attendions d'eux, dans ce contexte de devoir d'humanité et d'engagement responsable, un soutien clair au peuple palestinien dans la lutte pour ses droits nationaux, justes et légitimes. Nous sommes en effet d'autant plus surpris que cette attitude est décalée par rapport à celle des forces vives de leurs peuples, dont la solidarité avec le peuple palestinien prend la forme de manifestations récurrentes appuyant ses droits, dénonçant les formes d'oppression, de meurtre et de colonisation, d'encerclement et d'atteinte aux spécificités historiques et religieuses de la Palestine - que pratique impunément Israël depuis la guerre de 1967. Cette même solidarité est exprimée aussi, avec un sens de l'honneur et du courage, par un bon nombre d'intellectuels, de créateurs et d'académiciens en Amérique et d'autres continents.

En clair, nous attendions une même prise de position ferme des intellectuels occidentaux vis-à-vis des atrocités commises à l'endroit du peuple palestinien. Et pour cause : nous voyons en eux l'élite vivante, garante dans leur société de la défense des valeurs qui ont façonné la civilisation humaine moderne et contemporaine, les droits de l'homme, la protection de la dignité humaine. Nous partageons en outre avec ces intellectuels la même foi en ces principes : la liberté, la justice, l'égalité, les droits humains, le refus du dogmatisme et du racisme, la dénonciation de la guerre et l'attachement à la paix, le rejet de l'occupation, la reconnaissance des droits des peuples à la récupération de leurs terres colonisées, à l'autodétermination et à l'indépendance nationale...

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Les intellectuels arabes, signataires de cette lettre ouverte, constatent malheureusement un écart béant entre ce que, d'une part, la culture en Occident incline à louer théoriquement comme visions, conceptions et représentations inspirées des référentiels propres aux valeurs et principes évoqués; et ce que, d'autre part, un grand nombre d'intellectuels occidentaux incarnent comme prise de position tendant tout au contraire à prendre le parti de l'agresseur au détriment des droits de la victime dont la terre est occupée, ainsi qu'à garder le silence sur ses crimes incessants... Or faut-il rappeler que la cause palestinienne est considérée internationalement comme une cause juste, et les droits du peuple palestinien font l'objet d'un intérêt particulier de l'Organisation des Nations Unies.

Aussi serait-on tenté de nous interroger : l'attitude des intellectuels occidentaux n'est- elle pas, hélas, en train de subir un fléchissement vers la démarche de « deux poids, deux mesures » caractérisant la politique officielle de leurs pays ? Démarche que nous récusons parce qu'elle frappe en son coeur la mission de la culture et des intellectuels.

Si les politiques officielles occidentales acquises à Israël, camouflant systématiquement ses crimes, visent à falsifier la lutte du peuple palestinien et son mouvement nationaliste taxés de terroristes, il ne peut être admis pour l'élite intellectuelle occidentale de s'aligner sur les mensonges répandus par ces politiques mues par des intérêts qui ne sont nullement ceux de leurs peuples ni les siens propres.

Par ailleurs le fait de taxer la résistance palestinienne de mouvement terroriste, constitue une violation flagrante des principes du droit international, lequel reconnaît aux peuples le droit de libération de leurs terres colonisées par tous les moyens, y compris par l'usage des armes. Ce pareil amalgame voulu à dessein, entre la résistance et le terrorisme, n'a d'autre but que de permettre l'expansion de la colonisation, la liquidation de toute résistance légitime, la falsification de sa raison d'être et sa portée nationaliste. La question cruciale qui se pose alors est la suivante : existe- t-il au sein des milieux intellectuels en Occident quelqu'un qui serait prêt - intellectuellement, psychologiquement et moralement - à considérer les mouvements de résistance nationalistes en Europe, engagé dans la lutte contre le nazisme et les nazis, de mouvements terroristes ? Il n'est en aucun cas permis, de notre côté non plus, d'excuser ou de tolérer une quelconque forme d'atteinte à la vie et à la dignité d'un individu appartenant à une autre culture, une autre identité ou nationalité.

Nous, signataires de cette lettre écrivains, chercheurs et artistes du monde arabe, invitons nos partenaires, parmi les intellectuels et créateurs en Occident, à mener ensemble un dialogue raisonné sur les valeurs et les principes que nous avons en partage et, particulièrement, sur la cause du peuple palestinien. On ne peut, considérons-nous, continuer à s'y dérober parce qu'il importe de dire quelle place réserver à ce peuple et à ses droits, à la lumière des valeurs de notre temps, sans l'exclusion ni la discrimination dont font usage à son égard les politiques occidentales.

Nous sommes confiants que la conscience que nous avons de l'urgence de cette question est à même de permettre une révision profonde des visions erronées et des failles dans lesquelles tombent un bon nombre d'intellectuels et de créateurs en Occident. On sait qu'elles n'ont eu de cesse de porter préjudice à la Palestine, à son mouvement nationaliste de libération et aux droits de son peuple. Il importe donc aujourd'hui de les corriger pour que sur le plan des élites intellectuelles la cause palestinienne puisse être jaugée à l'aune des principes et références que l'humanité s'était attachée à forger en commun. Avec objectivité, sincérité et transparence. Loin de toute hypocrisie, tromperie ou dédoublement des normes et des mesures. C'est le but de cette lettre à travers laquelle ses signataires insistent sur la nécessité d'annuler toute forme d'arbitraire dans l'application des lois issues de tels principes aux peuples et nations.

Signataires :

Adonis : Poète Abdelilah

Belkziz : Chercheur

Taher Labib : Chercheur

Marcel Khalifa : Musicien

Ali Oumlil : Chercheur

Abdelmjid Cherfi : Chercheur

Chaouki Bazii : Poète

Mohamed Berrada : Romancier

Nabil Abdelfatah : Chercheur

Pascale Lahoud : Chercheuse

Aziz Adama : Chercheur

Mohamed Benis : Poète et écrivain

Nabil Slimane : Romancier

Abdelhocine Chaâban : Chercheur

Aalouia Sobhi : Romancières

Ahmed Maela : Artiste plasticien

Mohamed Achaari : Romancier

Nasser Chama :Musicien

Omar Azraj : Poète

Alfadl Chalaq : Chercheur

Nour Eddin Afaya : Chercheur

Salah Bousrif : Poète et écrivain

Najia Alwarimi : Chercheuse

Abderrahmane Tankoul : Chercheur

Ali Kanaan : Poète

Saad Mhiyo : Chercheur

Hassan Nejmi : Poète

Talal Maala : Artiste plasticien

Rachid Daiif : Romancier

Fakhri Salah : Ecrivain

Ahmed Madani : Romancier

Firas Sarah : Chercheur

Mouncif Wahabi : Poète

Wahid Abdelmjid : Chercheur

Amine Zaoui : Ecrivain

Nabil Saleh : Chercheur

Abbelkader Chaoui : Ecrivain

Abdellah Ibrahim : Chercheur

Mohamed Hadad : Chercheur

Khalil Souileh :Chercheur

Moubareq Rabie : Romancier

Chaouki Douihi : Chercheur

Nadir Kadem : Chercheur

Najib Aaoufi : Chercheur

Rajih Daoud : Chercheur

Charaf Eddine Majdoulin : Chercheur

Farid Zahi : Chercheur

Abdo Wazan : Ecrivain

Fadil Rabii : Chercheur

Moulim Aaroussi : Chercheur

Wafae Aamrani : Poétesse

Wassini Arraj : Romancier

Abdelmoniim Ramadan : Poète

Ali Jaafar Aalak : Scène écrivain

Ahmed Chaouki : Chercheur

Jalila Kadi : Chercheuse

Jokha Harti : Romancière

Mostafa Razaz : Chercheur

Rassan Massoud : Acteur

Mohamed Maazouz : Chercheur

Daoud Abdessaid :

Abass Nouri : Acteur

Rabia Jalti : Chercheuse

Ahmed Youssef Daoud : Ecrivain

Said Maghribi : Musicien

Zouaoui Baroura : Chercheur

Abdelbaki Belfkih : Chercheur

Ahmed Delbani : Ecrivain

Mohamed Chouman : Chercheur

Majdi Ahmed Ali : Réalisateur

Bacil Khatib : Réalisateur

Hassan Youssef : Scénariste

Abdelkbir Rabie : Artiste plasticien

Dyana Jabour : Ecrivaine

Imane Cherabati : Romancière

Rim Habib : Romancière

Samir Markus : Chercheur

Aaz Arab Alaoui : Réalisateur

Abdelattif Abdelmajid : Réalisateur

Joud Said : Metteur en scène

Faiz Kazak :Metteur en scène

Bassam Kossa : Metteur en scène

Nidal Khalil : Caricaturiste

Samir Mohamed Ismail : Ecrivain et dramaturge

Bilal Missri : Poète

Mondir Missri : Poète

Mohamed Abdchafie : Chercheur

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