Madagascar: Élection présidentielle - Le collectif des candidats cherche à bloquer la machine administrative

Opportuniste ! C'est ce qu'on pourrait qualifier le mouvement actuel du collectif des candidats.

Avec l'ultimatum posé par la solidarité syndicale en début de semaine, les membres du collectif rebondissent sur la situation afin de réunir les syndicats, quelques groupements et partis politiques, les universitaires et une poignée de citoyens pour essayer de bloquer la machine administrative.

D'un côté, la marche pacifique qui se poursuit maintenant depuis quatre semaines mais n'aboutit à rien, sauf à la blessure de Andry Raobelina, candidat numéro sept, et à l'échappée belle de Siteny Randrianasoloniaiko, candidat numéro treize, qui est parti en campagne électorale.

D'un autre côté, les membres restants du collectif des candidats qui prennent conscience du fait que la seule façon pour que la manifestation aboutisse à quelque chose est soit le revirement de situation où les Forces de l'ordre rejoignent leur rang, soit le blocage de la machine administrative qui, d'après ce qu'ils entreprennent en ce moment, semble être la solution adoptée par Marc Ravalomanana et consorts.

À noter que la réunion entre les membres du collectif des candidats et les syndicats, groupements et partis politiques, universitaires et des citoyens, a eu lieu hier en fin de matinée au Pavé Antaninarenina et à l'issue de laquelle le patron du TIM insiste sur l'impératif de revenir à l'ordre constitutionnel pour le bien des enfants qui sont l'avenir du pays.

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Mauvaise foi

Quand la marche pacifique semble ne pas marcher, le collectif des candidats tente d'autre démarche, certes peu catholique, mais qui peut s'avérer payant si la majorité des syndicats du personnel du secteur public et du secteur privé décident de fermer boutique et de ne plus travailler.

La solidarité syndicale semble prendre peu à peu cette voie avec son président qui déclare lundi avoir déposé un préavis de grève auprès des autorités. « Nous posons un ultimatum de 72 heures. D'ici là, si aucune décision en faveur d'un dialogue n'intervient, nous procèderons au blocage de la machine administrative à partir de jeudi prochain », indique Herizo Ramanambola Andrianavalona, président de la SSM, lundi dernier, lors d'une conférence de presse.

Le slogan de la manifestation du collectif des candidats repose sur le retour de Madagascar à l'ordre constitutionnel et la priorisation des besoins quotidiens du peuple.

Pourtant, avec ce qu'ils s'apprêtent à faire, c'est le peuple qui sera victime.

Effectivement, si la machine administrative est réellement bloquée, la population sera le souffre-douleur avec les paperasses administratives incontournables pour toute entreprise et ce, dans tous les domaines.

Pour rappel, le SSM n'est pas le premier à avoir demandé le dialogue autour d'une table ronde de toutes les parties prenantes au processus électoral afin d'éviter une crise sociopolitique qui sera sans doute fatale pour la Grande île.

Quelques jours avant, le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) et le groupement du patronat malgache (FIVMPAMA) ont tous deux haussé le ton sur le sujet.

Le Syndicat des administrateurs civils (SYNAD), quant à lui, a déclaré, lundi, qu'il ne prendra pas partie et ne fera que ce que la loi exige de lui.

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