Le burkinabé « Iron Biby » a écrasé la concurrence samedi en lors d'un concours de force en Écosse. En soulevant un tronc d'arbres de 230 kilos à mains nues, il a battu un record et est devenu « l'homme le plus fort du monde ». Avec cette performance, le burkinabé a voulu rendre hommage à la jeunesse et saluer le courage des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) qui luttent contre le terrorisme.
Dans un entretien à RFI, Iron Biby, de son vrai nom Cheick Ahmed al-Hassan Sanou, revient sur cette « bénédiction » et le travail « très dur » qui lui a permis d'obtenir ce nouveau record du monde.
RFI : Rappelez-nous combien vous avez porté à bout de bras en Écosse ?
Iron Biby : J'ai soulevé exactement la charge de 230 kilos, mais j'ai brisé encore mon propre record qui était de 229 kg. Ça m'a pris deux ans d'entraînement pour ajouter un kilo de plus.
Quand on porte 230 kilos à bout de bras, au moment même où on a la charge au-dessus de sa tête, à quoi est-ce que l'on pense exactement ?
Sincèrement, je dirais qu'il faut être un peu fou, dans le bon sens, pour oser soulever cette charge. Parce que si ça te tombe dessus, ça peut causer une blessure très grave. Donc il faut avoir un mental solide, l'envie de le faire, l'envie de se surpasser et c'est cette envie qui m'a poussé à travailler dur pour relever ce défi.
Ce qui joue le plus, c'est le mental. On peut être bon à l'entraînement mais mentalement, si tu n'es pas solide, il n'y aura pas la connexion qui va te permettre de bien performer. J'ai eu beaucoup de séances avec des professionnels de la préparation mentale et c'est ça qui m'a aidé à me surpasser. Cela m'a pris deux ans pour ajouter un kilo, mais j'aime écrire quand même l'histoire. J'aime relever le défi et mes objectifs. Maintenant, l'objectif pour moi, c'est 240 kg.
Vous êtes champion du monde, donc l'homme le plus fort du monde. On connaît aussi Hugues Fabrice Zongo, qui est le champion du monde du triple saut. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'au Burkina Faso, il y a de plus en plus d'athlètes qui font connaître leur pays à travers le monde.
Oui, je salue d'ailleurs la performance de Hugues Fabrice Zango parce qu'on a la même mission. Ce n'est pas juste une fierté burkinabè, elle est africaine. Notre mission, c'est de donner de l'espoir aux jeunes, de prouver que lorsqu'on se fixe des objectifs, on peut les atteindre. C'est de vraiment valoriser et motiver la jeunesse africaine.
Pendant votre exploit, vous portiez un bandeau sur le front. Avec VDP, ces volontaires civils qui vont lutter contre le terrorisme au Burkina Faso. Quel était le message ? Que vouliez-vous dire par là ?
Cette performance est dédiée au VDP parce que la situation actuellement au Burkina Faso n'est pas facile et pour moi, actuellement, tout burkinabè est VDP. Il faut cette volonté de défendre et de sauver sa patrie. C'est grâce à cette mentalité que j'ai pu défier les concurrents et relever le défi. Je pense que c'est aussi un exemple aussi pour mes frères burkinabè et saluer ceux qui sont au front parce qu'ils font pour tout cela pour qu'on soit en sécurité. Ils donnent leur vie pour qu'on soit en sécurité et c'est à remercier.