(Camer.be- Santchou) - Dépourvue de ses boyaux et laissée pour compte, la Société de Développement de la Riziculture dans la plaine des Mbo'o, qui ne répond plus que de vestiges, dont la fermeture remonte aujourd'hui à plus de 26 ans n'est plus que l'ombre de lui-même.
Créée dans la décennie 70-80, la structure agro-industrielle qui s'était donné pour mission l'amélioration de la production nationale du riz et la lutte contre le chômage implantée dans l'arrondissement de Santchou (Ouest Cameroun) ne sert plus aujourd'hui que de refuge aux animaux en divagation.
Désormais plongée dans les hautes herbes, l'entreprise a définitivement fermé les portes créant un vide considérable en ce qui concerne l'industrie locale pour la production et la transformation de cette denrée fort prisée sur l'échiquier national voire sous-régional.
Vous me demandez ce que c'est. Ce sont des grands projets, surdimensionnés, Mal conçus. Non rentables qui sont abandonnés à mi-chemin.
Le Cameroun en compte des dizaines dont nous payons encore les dettes. Exemple la SODERIM (Société de Développement de la Riziculture dans les plaines des Mbo), fermée en 1997en laissant sur les carreaux 1500 paysans abandonnés et plus d'un milliard 500 millions d'investissement en l'air.
Les chiffres invitent à la réflexion.
En 1975, le Cameroun produit 80% de la consommation nationale du riz. En 2007, le Cameroun est obligé d'importer près de 90% de ses besoins en riz.
Ces chiffres sont ceux de l'Institut national de la statistique (Ins-2022). Dès lors, une question se pose : que s'est-il passé pour que la tendance s'inverse radicalement plus de trente ans après ?
Le fait c'est que la Société d'expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), la Société de développement de la riziculture dans la plaine des Mbo (Soderim) dans la région de l'Ouest, l'Upper Wun Valley Development Authority (l'Unvda) dans la province du Nord-Ouest et des riziculteurs privés produisaient et commercialisaient le riz.
Toutes les sociétés ci-dessus citées ne fonctionnent plus
La Soderim, s'est éteinte après le désengagement de l'Etat.
Avec l'avènement de l'ajustement structurel, l'Etat s'est désengagé de la Soderim. Et comme c'était un projet piloté conjointement par le Cameroun et la Chine, les Chinois sont partis.
L'ex-ministre de l'agriculture, Jean Baptiste Yonke, directeur de cette société, a résisté quelques années après le désengagement de l'Etat, mais a fini par se lasser et a abandonné", raconte Pascal Nkwe Makongo à un confrère du quotidien le Jour.
Entre temps, le Cameroun poursuit de belle les importations de riz à des centaines de milliards par an ; allez savoir les prix sur les comptoirs dans les marchés, avec des hausses du jour au lendemain