Les rumeurs ne cessent sur l'accession du général Richard Ravalomanana au poste de président par intérim. Il ne veut, pourtant, donner aucun détail sur les réalités de la situation.
Après un Conseil des ministres spécial, vendredi dernier, avec comme ordre du jour la présidence par intérim du pays, et la récente nomination du général retraité Richard Ravalomanana comme sénateur ainsi que le vote de son accession à la présidence du Sénat, l'opinion reste sur sa faim sur la suite de l'affaire. Le nouveau président du Sénat esquive les questions des journalistes à ce sujet, hier, lors de la séance plénière de la deuxième session ordinaire à la Chambre haute. Il ne veut pas devancer le gouvernement collégial et la Haute Cour Constitutionnelle lesquels, selon lui, sont les mieux placés pour donner les réponses adéquates.
Au moment de sa prise de pouvoir au sein de l'Institution d'Anosy, il a cependant déclaré ne pas vouloir rechigner la tâche si on lui demande de le faire. Hier, il réitère ses propos. Jusqu'à présent, on se demande si la requête à la HCC a vraiment été faite et si oui, qui l'a fait. Depuis ce Conseil des ministres spécial, tous les regards se tournent vers le général retraité. De leur côté, les membres du collectif des candidats, qui ne cessent de demander de donner le pouvoir au président du Sénat, n'ont plus la même ardeur depuis que Richard Ravalomanana a pris le pouvoir à la Chambre haute. Légalement, la Cour d'Ambohidahy est le seul à pouvoir statuer sur l'affaire relative à l'intérim du chef de l'État.
Débat
Reste seulement à savoir si la saisine a bien été faite et par qui. Par contre, avec la conjoncture politique complexe actuelle, il serait difficile de redonner le pouvoir au président du Palais vert d'Anosy, vu que le général à sa tête ne fait pas l'unanimité au sein de la sphère politique, surtout des partis de l'opposition. La situation devient un débat sans fin. à noter que la décision de nommer Richard Ravalomanana sénateur est la dernière prise par le président sortant Andry Rajoelina avant sa démission. Selon ce dernier, c'est un choix purement stratégique, et il est donc logique qu'il veut le placer à la tête de l'État pour assurer son intérim.
Selon l'article 46 de la Constitution, c'est au président du Sénat d'assurer l'intérim du chef de l'État et le fait que le général Ravalomanana prenne le pouvoir serait donc le retour à l'ordre constitutionnel tant recherché par le collectif des candidats. Pour rappel, la renonciation puis l'éviction de Herimanana Razafimahefa, l'ancien président du Sénat, est l'élément déclencheur du mouvement des onze candidats qui, aujourd'hui, ne sont plus tellement motivés pour ce fameux retour à l'ordre constitutionnel.
Ordre du jour de la deuxième session ordinaire au Sénat
Priorité sur l'adoption de la Loi de finances initiale et la proposition de loi relative à la production et à la commercialisation du « Toaka gasy» au Sénat hier. Les travaux de commission pour examiner le projet de Loi de finances initiale pour l'année 2024 sont prévus les mardi 5 et mercredi 6 décembre 2023. Les travaux de commission au niveau du Sénat sont prévus le mardi 21 novembre prochain et l'examen de la proposition de résolution sur la vanille est aussi inscrit dans l'ordre du jour. Enfin, le représentant du Sénat à la Haute Cour de Justice a été élu hier en la personne de Tahina Andrianandrasana.
