Le taux d'inflation à Madagascar accuse un net recul selon l'Institut national de la statistique (Instat). Une situation qui ne risque pas d'influencer les prévisions de croissance de la Grande Ile.
Ralentissement. Une tendance qui est à la baisse en ce qui concerne le taux d'inflation pour le second semestre. Des chiffres de l'Institut national de la statistique (Instat) à l'issue du premier semestre de l'année 2023 indiquent que le taux d'inflation ralentit après avoir accusé un pic de 12,1% au mois d'avril. D'après la direction des services de l'Instat, en effet, le taux d'inflation connaît un net recul, passant ainsi à 8,5% au début du second semestre.
Un taux qui coïncide (ou presque) avec les projections de la Loi de finances initiale qui mise sur des prévisions en deçà des huit pourcent comme indiqué dans le document en fin d'année. Les chiffres semblent indiquer une nette amélioration constatée par rapport à cet indicateur macroéconomique mais aussi une tendance à la baisse de l'inflation au niveau national. À rappeler que selon la Revue de Milieu d'année 2023 du ministère de l'Économie et des finances, parue en septembre dernier, le taux d'inflation pour le second semestre a été maintenu à 9,5%. La décélération du taux d'inflation pourrait s'expliquer par certaines mesures maintenues et/ou nouvellement instaurées.
Parmi celles-ci figurent le maintien des prix à la pompe mais aussi la politique de restriction monétaire appliquée par le gouvernement et l'augmentation des taux directeurs de la Banque centrale pour faire face aux relents inflationnistes, suivant les recommandations du Fonds Monétaire International. « Les efforts du gouvernement pour maintenir le prix du pétrole et la mise en oeuvre par la Banque centrale de la politique de restriction monétaire ont motivé le rétablissement du taux d'inflation ». Des mesures prudentielles prises pour contenir les envolées inflationnistes qui risquent d'entraver la relance économique de la Grande Ile.
Conjoncture
En glissement annuel, l'indice des prix à la consommation, pour les Produits de première nécessité ont augmentés de 9,1% tandis que ceux des produits alimentaires et des boissons non-alcoolisées ont connus une hausse de 10,8% suivis de près par les prix du riz qui ont connu une croissance de 11,7% entre le mois d'août 2022 et celui de cette année. Par rapport à l'ensemble des pays de l'Afrique australe et orientale dont le taux d'inflation peine à décroître depuis le début de l'année, d'après Ndremitsara Jean Baptiste Tarzan, directeur général de l'Instat, « comparé à l'ensemble des pays d'Afrique, ce taux de 8,5% peut être considéré comme le plus bas » confie-t-il.
En effet, malgré de fortes disparités par rapport à cet indicateur macroéconomique pour les pays d'Afrique, l'inflation régionale à pour la partie orientale et australe du continent semble stagner. Après avoir culminé à 19,6%, fin 2022, ce taux a décéléré lentement pour ne perdre au final que quelques points, le taux d'inflation en glissement annuel à l'échelle continentale plafonne en effet à 15,5% selon le cahier d'étude du groupe BNP Paribas paru en fin du mois de septembre. Le Fonds Monétaire International avait déjà préconisé un certain regain de vitalité pour les pays de l'Afrique Subsaharienne en termes de réduction de l'inflation et de croissance économique. Les autorités malgaches quant à elles, tablent sur un taux de croissance de 4,9%.
