« Il est bon que les membres du gouvernement comprennent qu'ils ne sont pas en terrain conquis », c'est la mise en garde faite aux attachés parlementaires par l'honorable député, Seydou Diouf, président de la Commission des finances et du contrôle budgétaire à l'Assemblée nationale, à l'endroit de leurs ministres de tutelle. Il s'exprimait hier, mardi 24 octobre, en marge du séminaire de renforcement de capacités des attachés parlementaires.
Evoquant l'importance de la collaboration qui doit prévaloir entre l'Assemblée nationale et le gouvernement, l'honorable député Seydou Diouf a souligné que dans un régime politique comme le nôtre, l'attaché parlementaire doit être un élément clé dans le cadre de la facilitation de la communication entre l'Assemblée nationale et le gouvernement. A cet égard, face à la nouvelle configuration de l'Assemblée nationale marquée par une pluralité politique, le président de la Commission des finances et du contrôle budgétaire lance un avertissement à l'endroit des membres du gouvernement par rapport à leurs rapports avec les députés.
« Je pense qu'au moment où nous avons une Assemblée nationale marquée par une pluralité de positionnements politiques et un renouvellement extrêmement important avec l'arrivée de nouveaux députés, il est bon que les membres du gouvernement comprennent qu'ils ne sont pas en terrain conquis », a-t-il averti, avant d'insister encore :« Vos ministres se doivent de comprendre qu'ils ne sont pas en terrain conquis ».
Pour justifier son appel, le député Seydou Diouf révèle que « Beaucoup de députés se plaignent de ce que dans un contexte où la communication doit être rapprochée, ils peuvent même avoir des difficultés à rencontrer un ministre. ».« Beaucoup se plaignent que des préoccupations émises à l'occasion du débat budgétaire ne sont pas d'une prise en charge correcte dans les ministères. Ce qui fait que des questions évoquées d'une année se retrouvent l'année prochaine à être débattues », a-t-il poursuivi.
D'où l'importance pour lui du rôle que doit jouer l'attaché parlementaire auprès de son ministre dans ce type de rapport. Et de souligner : « Je pense que ce type de rapport doit être évité et la personne clé qui peut faciliter tout ça, c'est l'attaché parlementaire ».
Par ailleurs, le président de la Commission des finances et du contrôle budgétaire à l'Assemblée nationale s'est également montré intransigeant quant au respect des calendriers par les ministres. « Je n'admettrai pas cette année qu'il y ait des changements dans notre calendrier. Il faut que vos ministres le sachent, ce n'est pas la peine d'aller voir un député pour lui dire, parle au président pour qu'il accepte que je passe après celui-là », a prévenu le député membre du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar.
Et de préciser à cet effet : « Les indisponibilités qui nous ont été annoncées avant l'établissement du calendrier ont été prises en compte. Donc, nous, c'est ce qu'on peut faire. Le reste, l'Assemblée n'est pas le gouvernement. Quand on établit un calendrier, il faut que les ministres se limitent à ça. »
Par ailleurs, le député Seydou Diouf a mis en garde les ministres qui s'emportent face aux piques lancées par les députés de l'opposition lors des plénières. « Un ministre en responsabilité ne doit jamais s'énerver outre mesure, doit garder sa sérénité en sachant qu'il est là, pour tenir une politique publique... », a affirmé M. Diouf.
