Transparency International - Initiative Madagascar, mouvement Rohy, le collectif des citoyens et des organisations citoyennes, et d'autres organisations de la société civile ne comptent pas rester les bras croisés face à la tension politique qui persiste.
Lors d'une conférence de presse qu'ils ont tenue, hier, Transparency International - Initiative Madagascar, mouvement Rohy, le collectif des citoyens et des organisations citoyennes, et d'autres organisations de la société civile ont appelé à une manifestation citoyenne qui durera une semaine. Depuis hier, mardi, ils encouragent les citoyens à arborer un drapeau en signe de deuil sur leurs photos de profil sur les réseaux sociaux.
Puis, du jeudi 26 octobre au lundi 30 octobre 2023, ils exhortent les citoyens à lever le drapeau national durant ces cinq jours et à le mettre en berne. « Le drapeau est hissé mais il est légèrement abaissé et non en haut pour montrer que le pays est en danger », précisent-elles dans leur communiqué conjoint. L'objectif pendant ces cinq jours, selon toujours ces membres de la société civile, est « de montrer que s'il n'y a pas de solution commune. Les difficultés, la pauvreté et le deuil que connaîtront les Malgaches au cours des 5 prochaines années 2024 - 2028 seront plus profonds ».
Et le vendredi 27 octobre, à midi, ils appellent à faire du bruit pendant cinq minutes, dans les rues, les écoles, les domiciles, les bureaux, avec les cloches, les sifflets, les klaxons, les couvercles, les cuvettes ménagères, voire même les fournitures scolaires.
Liste électorale
Ces initiatives de la société civile veulent « mettre la pression » sur les acteurs politiques pour trouver « dans les meilleurs délais » une issue à la tension politique actuelle qui peut, selon ses membres, compromettre l'avenir de tout un peuple pendant les prochaines années. Les prochaines élections présidentielles se trouvent au centre de leurs préoccupations. Et le tableau qu'ils dressent est loin d'être reluisant en cette période de préparatifs des scrutins.
« Les conditions pour mener des élections équitables, c'est-à-dire impartiales, transparentes, respectueuses de la loi avec des résultats acceptés par tous, ne sont pas réunies »,ont affirmé ces membres de la société civile. Bon nombre d'entre eux interviennent dans les thématiques des élections au niveau de leurs projets respectifs, et ont soutenu, hier face à la presse, que « la liste électorale actuelle nécessite également une amélioration ».
Gaz répulsifs
La société civile émet également des doutes sur la crédibilité des organismes en charge des élections. « La Commission électorale indépendante et la Haute Cour constitutionnelle sont biaisées en faveur d'un candidat, l'ancien président de la République, Andry Rajoelina », soutiennent les organisations qui ont rencontré la presse. « Cette situation est à l'origine du problème », poursuivent-elles. « Ces organismes électoraux doivent être alors réformés et améliorés car la majorité des acteurs et des Malgaches ont perdu confiance en eux », suggèrent-elles.
Ces organisations ne sont pas non plus insensibles à la fermeté du gouvernement contre les manifestations organisées par le Collectif des onze candidats. « Les forces de sécurité comme les gendarmes sont en passe de muter également en force de répression en utilisant des armes qui ne sont pas adaptées à ce qu'elles devraient être », soutiennent-elles. Elles dénoncent, à cet effet, l'utilisation récente, à Itaosy, des gaz répulsifs « qui ont un impact sur les écoles et les établissements médicaux », déplorent ces membres de la société civile. « Si cela n'est pas évité dans les meilleurs délais, on soupçonne que cela se transforme en haine, persécution et meurtre parmi les Malgaches », alertent-elles.