Les travaux de la 15e édition du colloque interreligieux ont démarré hier, mardi 24 octobre et ce pour deux jours, à Dakar. Le thème de cette année traite de religion et communication dans un contexte géopolitique mondial tendu notamment dans le Moyen-Orient entre l'Israël et le Hamas (Palestine). Partant de la prolifération des discours haineux sur fond d'idéologies extrémistes dans les médias sociaux, la fondation Konrad Adenauer pose le débat, via ce colloque, pour amener les acteurs des différentes confessions religieuses à plancher sur les mécanismes de prévention des conflits et de promotion de la cohésion sociale durable.
Ce colloque interreligieux de deux jours qui s'est ouvert, hier mardi, à Dakar, est la 15e édition organisée par la Fondation Konrad Adenauer au Sénégal. Le thème de cette année traite de religion et communication entre socialisation, interaction et transmission. Si l'on en croit Mme Caroline Hauptmann, la représentante résidente de la fondation Konrad Adenauer à Dakar, la finalité de cette interaction est de créer un dialogue entre les religions dans un contexte mondial tendu.
«C'est un format que nous avons depuis quinze ans. Avec le comité scientifique, nous avons énormément discuté sur la pertinence des thèmes et Mme Yague Samb de Timbuktu institute y a apporté de très bonnes suggestions. De nos jours, il y a énormément de fake-news et de désinformations qui n'épargnent pas les religions. Et nous avons trouvé nécessaire d'en parler», a déclaré Mme Caroline Hauptmann.
Et de poursuivre : «comme vous le savez, il n'y aura pas de paix tant qu'on ne se met pas autour d'une table et dialoguer à chaque fois que de besoin. C'est aussi une façon de donner de l'opportunité à chaque groupe religieux de s'exprimer et de s'ouvrir aux autres», note la représentante de la fondation Konrad Adenauer au Sénégal.
Lui emboîtant le pas, Mme Yague Sam, la directrice pays de Timbuktu Institute a fait mention des manipulations sur les médias sociaux et préconisé le dialogue à chaque fois que de besoin, pour «continuer à exhiber le modèle sénégalais de dialogue interreligieux».
LE DISCOURS HAINEUX ENFLAMME LA PALESTINE ET L'ISRAËL !
Dans ce même sillage, Pr Ahmed Bachir Niang, le vice-recteur de l'université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, relève des manipulations idéologiques et des discours haineux de par le monde notamment avec la guerre israélo-palestinienne. «Il faut dire que ce lien entre religion et communication est parfois un lien très positif et affirmatif c'est-à-dire créateur de valeurs positives, de solidarité et d'entraide. Malheureusement, il faut reconnaitre que de plus en plus ce lien crée de la négativité. Lorsque le discours religieux devient un discours haineux, d'extrémisme, de rejet de l'autre, les modes de communication des uns et des autres sont susceptibles de perturber la cohésion sociale», a fait observer Pr Ahmed Bachir Niang, le vice-recteur de l'UCAD. Il ajoute qu'«une analyse correcte du conflit israélo-palestinien, qui a une histoire, qui a une actualité et qui a un devenir, montre que ce conflit est un exemple patent d'une communication malencontreuse et néfaste».
A l'ouverture des travaux, le directeur de la communication, Ousseynou Dieng, représentant Moussa Bocar Thiam, le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l'Economie numérique, a exhorté à la vigilance pour éviter des dérives préjudiciables à la cohésion sociale. Les échanges ont porté sur les mécanismes de dialogue pour faire valoir les principes de tolérance et de bon voisinage. Les participants sont venus de toutes les régions et trouvent pertinent et opportun ce carrefour d'échange sur religion et communication.