NEW YORK (Nations unies) - Les agences humanitaires de l'ONU ont plaidé mardi pour des livraisons de carburant et d'articles de secours qui manquent désespérément pour éviter que la situation déjà désastreuse à Ghaza ne s'aggrave davantage à cause des agressions sionistes, avertissant contre l'augmentation des décès parmi les malades.
"Les médecins pratiquent des opérations chirurgicales sans anesthésie ni autres fournitures chirurgicales de base", a indiqué l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans une mise à jour, notant que le carburant est devenu la "denrée la plus vitale" à Ghaza.
Sans carburant, "les camions ne peuvent pas circuler et les générateurs ne peuvent pas produire d'électricité pour les hôpitaux, les boulangeries et les usines de désalinisation de l'eau", a déclaré Tamara Alrifai, porte-parole de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
A ce jour, les convois d'aide humanitaire qui ont été autorisés à entrer dans l'enclave palestinienne depuis Rafah (Egypte) ne contenaient pas de carburant.
Lors d'une conférence de presse au Caire, il a lancé un appel "à tous ceux qui sont en mesure de prendre une décision ou d'influencer les décideurs, afin qu'ils nous donnent l'espace humanitaire nécessaire pour faire face à cette catastrophe humaine".
M. Brennan a souligné les conséquences désastreuses du manque d'accès à l'eau potable, aggravé par la surpopulation. Entre un et trois litres par jour par personne sont disponibles à Ghaza, alors que le minimum est de 15 litres, a-t-il précisé, notant que les Palestiniens étaient poussés à consommer de l'eau contaminée et la propagation de maladies infectieuses n'est "qu'une question de temps".
Il a également déclaré que l'OMS travaillait avec l'UNRWA pour mettre en place un système de surveillance des maladies avec des rapports quotidiens.
Les maladies infectieuses les plus courantes sont les infections des voies respiratoires et les diarrhées, mais la varicelle et les infections cutanées telles que la gale et les poux sont également à craindre.
L'OMS a souligné l'extrême gravité de la situation sanitaire dans la bande de Ghaza, soumise aux bombardements sionistes depuis plus de deux semaines.
Un hôpital sur trois et deux cliniques sur trois ne fonctionnent pas, et les établissements et le personnel de santé sont submergés par un nombre élevé de cas de traumatismes, dont beaucoup sont des blessures complexes dues à des explosions. M. Brennan a cité l'exemple de l'hôpital Al-Shifa de la ville de Ghaza, qui compte 1,5 patient par lit.
Les besoins en matière de santé mentale sont "énormes"
Avec 1,4 million de personnes déplacées sur l'ensemble du territoire, la surpopulation constitue un défi majeur pour le système de santé.
"Je travaille dans le domaine de l'aide humanitaire depuis 30 ans et je n'ai pas de souvenir d'un tel nombre de personnes déplacées sur une période aussi courte", a-t-il encore déclaré.
De plus, jusqu'à 200 femmes par jour accouchent à Ghaza et ont des difficultés à trouver un endroit sûr pour le faire, a également averti M. Brennan. Plus de la moitié d'entre elles risquent de connaître des complications et de ne pas recevoir les soins dont elles ont besoin, ajoutant en outre que sous les bombardements constants, les besoins de la population en matière de santé mentale sont "énormes".
Brennan a évoqué également la situation critique des habitants de Ghaza atteints de maladies chroniques, notamment de maladies rénales et de diabète, qui ont de plus en plus de mal à accéder aux services. Il a prévenu qu'ils souffriraient de complications et que la mortalité augmenterait.
De l'autre côté de la frontière, en Egypte, l'OMS a indiqué qu'elle disposait de suffisamment de médicaments et d'équipements médicaux supplémentaires, en attente, pour assurer des interventions chirurgicales à 3.700 patients souffrant de traumatismes, des services de santé essentiels à 110.000 personnes ainsi que des soins à 20.000 patients souffrant de maladies chroniques.
Rick Brennan a toutefois souligné que même une fois que les fournitures ont franchi la frontière, l'acheminement vers les hôpitaux est compromis non seulement en raison du manque de carburant, mais aussi en raison des "risques énormes pour la sécurité" du personnel de l'ONU et des partenaires qui tentent d'apporter de l'aide aux hôpitaux dans une zone de guerre active.
Mme Alrifai de l'UNRWA a rappelé que l'agence déplorait la perte de 35 employés jusqu'à présent, dont la plupart étaient eux-mêmes déplacés et travaillaient dans les abris et installations de l'agence pour aider les quelque 400.000 personnes qui s'y sont réfugiées, sachant que 40 installations de l'UNRWA ont été endommagées depuis le 7 octobre.