Ile Maurice: Les artistes demandent à être entendus par les autorités

C'est autour du thème «Lamizik se nou travay. Ki nou lavenir ?» que les Professional Events Organisers (PEO) et les artistes ont rencontré la presse, hier, au centre social Marie Reine de la Paix, à Port-Louis. Cette rencontre s'est tenue après les incidents survenus à la Citadelle, samedi dernier. Plusieurs artistes et PEO étaient présents. Bruno Raya, Zanzak Arjoon, Victor Genestar, Bryan Rushdie, Abhishek Gooransing et Steve Augustin sont parmi ceux qui ont pris la parole.

Parlant des incidents à la Citadelle, Bruno Raya a souligné que «c'est inacceptable». «La Citadelle a la réputation d'être un lieu culturel où se sont tenus plusieurs grands concerts. Depuis 2007 avec la 3e édition du Festival Reggae Donn Sa les concerts ne se tiennent plus dans ce lieu à cause des nombreuses plaintes. Mais nous ne voulons pointer du doigt personne. Nous sommes pour l'unité nationale, d'ailleurs cela a toujours été notre but.» Bruno Raya a lancé un appel pour que le public n'ait «pas peur d'assister à des événements. Se nou travay. Sa reyni bann dimun». Zanzak Arjoon a, lui, fait ressortir que «les campagnes électorales ont débuté. Les politiciens ont déjà perdu le combat s'ils veulent se servir de l'ethnopoliticoreligieux pour remporter les élections».

De son côté, Victor Genestar, organisateur avec le groupe Attitude du Gran Konser Solider de samedi dernier à la Citadelle, a expliqué que cette «intrusion brutale et soudaine nous a fait peur à tous», mais que «les incidents sont derrière nous et nous espérons qu'ils ne se reproduiront pas. On ne va pas arrêter de faire des événements, mais il y a des enjeux très importants à prendre en considération pour que les gens puissent se réunir sans contrainte». Bruno Raya a fait ressortir que «si tous les bords politiques condamnent ce qui s'est passé, les problèmes auxquels doivent faire face les artistes restent entiers»-.

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Les artistes ont ainsi fait ressortir le manque de lieux appropriés pour tenir des concerts en plein air. «Dans le budget il était prévu que ces concerts se fassent au stade Anjalay-Coopen, mais quand nous avons demandé la permission pour y faire des événements on nous a dit que des rénovations ont lieu là-bas. Nous nous y sommes rendus, et nous n'y avons vu aucun travaux de rénovation», ont souligné Bryan Rushdie et Bruno Raya. Ce dernier a également fait ressortir que le «phénomène de pollution sonore est devenue une mode», avec pour résultat que des concerts n'obtiennent plus la permission du «all night».

«Cela ne nous arrange pas. Ce n'est pas dans les habitudes des Mauriciens de venir à un concert tôt», soulignent les organisateurs. Steve Augustin a, de son côté, déclaré qu'il ne comprend pas cette affaire de pollution sonore et se demande si lors des matches de foot diffusés sur grand écran, il n'y a pas de pollutions sonores ?

Abhishek Gooransing a, lui, lancé un appel pour que les autorisations que les organisateurs doivent obtenir, c'est-à-dire les permis, soient attenués. Les artistes ont fait comprendre que c'est souvent à la dernière minute «quand les artistes internationaux sont déjà là que nous avons la permission, ou pas, de faire l'événement. D'un seul coup nous pouvons faire faillite». Bryan Rushdee souligne qu'il a demandé au ministre des Arts et du Patrimoine culturel de mettre sur pied un one-stop-shop pour les permis et que cela faciliterait la vie des PEO. «Mais nous n'avons toujours pas eu de retour.»

Face à tous ces enjeux, les artistes demandent à ce que les autorités fassent le nécessaire et que les partis politiques pensent aux artistes quand ils présenteront leur programme électoral. Ils disent vouloir être écoutés par les autorités car, disent-ils, «la solution est là. Il faut se rappeler que la culture est un pilier économique de notre pays».

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