Madagascar: Manifestation du Collectif des candidats - Vague blanche dans la ville d'Imerintsiatosika

A la recherche d'un second souffle depuis lundi, le mouvement du Collectif des candidats a choisi la ville d'Imerintsiatosika pour gagner en vigueur.

Les candidats au sein du Collectif et leurs partisans ont repris hier leur mouvement après la pause de mardi.

Pour se relancer, ils ont choisi la ville d'Imerintsiatosika.

En effet, à la suite d'une marche reliant Anosizato et Ampitatafika, Marc Ravalomanana, Roland Ratsiraka, Hajo Andrianainarivelo, Hery Rajaonarimampianina, Tahina Razafinjoelina, Jean Jacques Ratsietison et Auguste Paraina, suivis par quelques partisans, ont poursuivi leur route sur la RN1 où des milliers de manifestants les attendaient déjà à Imerintsiatosika.

Une fois arrivée sur place, la ville semblait emportée par une vague blanche.

Les forces de l'ordre ne sont pas intervenues. « Nous n'avons pas eu d'instruction de la part du préfet de police de Miarinarivo », a indiqué un des responsables sur place tout en regardant passer la marche blanche.

Vendus

Avec ses quelque 75 000 habitants, la ville semble acquise au mouvement du Collectif des candidats.

Pas plus tard que la semaine dernière, Jork Imbilaya, plutôt connu sur la scène cinématographique que politique, a pu mobiliser des milliers de personnes pour le compte du mouvement du Collectif des candidats.

Accompagné par les acclamations de la population, le slogan « nous ne sommes pas des vendus », a retenti à Imerintsiatosika.

La vague blanche a déferlé sur les grandes artères de la commune durant tout l'après-midi. Après avoir effectué une marche de quelques kilomètres sur la RN1, les candidats se sont exprimés.

Outre les discours habituels, ils ont martelé que leur mouvement se poursuivra, afin d'aboutir à une élection juste, équitable, transparente, crédible et inclusive.

Et cela devrait passer par le report de la date du scrutin prévu pour ce 16 novembre.

Propagande

En tout cas, les candidats se réjouissent de la venue en masse de la population.

Faut-il rappeler que lors de son passage à Analavory et à Soavinandriana, le président sortant, Andry Rajoelina, n'a pas manqué de rappeler que la population de l'Itasy reste attachée à lui et à son parti devant les milliers de personnes venues assister à sa propagande.

Si l'Itasy figurait toujours parmi les bastions de l'ancien président Marc Ravalomanana, le candidat numéro 3 s'y sentait en position de force, avec l'armada d'artistes qui l'accompagnait.

« Il y a ceux qui veulent le report des élections. Ce sont ceux qui ont peur d'affronter les élections qui veulent cela. Nous ne connaissons que la date du 16 novembre », a-t-il soutenu.

Quoi qu'il en soit, force est de constater que, dans la région Itasy, avec ou sans artistes, la population est toujours au rendez-vous dès qu'il s'agit d'un rassemblement politique.

Non-autorisé

Il est néanmoins nécessaire de rappeler que la reprise du mouvement du Collectif des candidats, hier, a commencé avec une marche reliant Anosizato à Ampitatafika.

Malgré la dernière décision du Tribunal administratif qui a statué en faveur de la décision du préfet de police et confirmant ainsi que les manifestations du Collectif des candidats sur les voies publiques ne seront plus autorisées, les manifestants étaient au rendez-vous.

Après quelques kilomètres de marche, le Collectif s'est arrêté à Antanimenabe Ampitatafika, le temps d'un discours avant que des éléments des forces de l'ordre viennent disperser les manifestants.

«Tous rassemblements politiques non-autorisés sont interdits. Nous sommes là afin d'exécuter les décisions du préfet », soutenaient-ils.

L'incompréhension gagnait tout de suite les manifestants car, selon eux, le mouvement se passait dans le calme et loin de la voie publique.

« Dès que la population se rassemble afin de demander la vérité et la restauration de l'Etat de droit et l'organisation d'une élection propre, des éléments de la gendarmerie sont toujours présents pour faire de la répression et pour disperser les manifestants », a d'ailleurs réagi l'ancien président Hery Rajaonarimampianina.

Malgré les interdictions, le Collectif compte bien poursuivre leur revendication et il donne déjà rendez-vous aux manifestants dans le centre-ville, à Anosy, ce jour.

Et pour cette énième marche dans la capitale, le Collectif des candidats se sent renforcé.

Outre les autres partis politiques, entre autres le MFM ou encore le Ampela manao politika, des syndicats et des associations des étudiants de l'Université ont grossi les rangs des manifestants.

Cette manifestation coïncide d'ailleurs avec le blocage de la machine administrative annoncé par la Solidarité Syndicale de Madagascar ce lundi.

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