La déforestation illégale menace la forêt du bassin du Congo, selon une enquête de l'ONG britannique Global Witness publiée mercredi. Selon les auteurs, cette déforestation est motivée en partie par la demande des pays consommateurs, notamment la Chine. Global Witness accuse le géant chinois Congo King Baisheng Forestry Development (CKBFD) d'avoir exporté pour plus de 5 millions de dollars du bois illégal depuis la RDC sur une période de six mois. Et ce, malgré ses engagements internationaux à lutter contre la déforestation.
Le bois illégal exporté est du teck, un bois dur extrêmement convoité par le marché chinois, et du Sapele, une espèce qui peut remplacer l'acajou. La déforestation illégale de ces espèces exerce une pression importante sur la forêt du bassin du Congo, dont 60% est située en RDC, révèle Global Witness.
Quelle est la cause de cette déforestation ? Un manque de gouvernance de l'industrie forestière congolaise, pointe Laurence Duprat, conseillère politique au sein de l'ONG. « C'est un secteur qui reste empreinte d'illégalité, de corruption, mais aussi de conflits avec les communautés sur le terrain », explique-t-elle.
« Certaines entreprises coupent du bois sans respect des lois et des régulations congolaises. Et non seulement elles coupent le bois mais elles exportent aussi et en font commerce sur les marchés internationaux et notamment vers et en Chine », détaille la spécialiste.
Selon elle, « ce n'est pas le seul problème des pays producteurs de gérer leur gouvernance forestière ». « Alors évidemment, ils en ont la responsabilité. Mais les pays consommateurs, et notamment la Chine, qui reste l'un des premiers pays consommateurs du bois tropical, ont leur rôle à jouer également », juge-t-elle.
Global Witness espère que la question de la gouvernance forestière sera abordée lors du sommet des trois bassins qui s'ouvre à Brazzaville, avec comme objectif, une coopération Sud-Sud pour la préservation du deuxième poumon vert de la planète.