Dakar — Ute Gierczynski-Bocandé, chargée de programme à la fondation Konrad-Adenauer (FKA) au Sénégal, a déclaré, mercredi, à Dakar, espérer que le Sénégal, "un îlot [...] entouré d'une ceinture de feu", "gardera pour toujours sa stabilité, la paix et la cohabitation paisible entre ses religions et ses communautés".
"Le Sénégal est un îlot [...] entouré d'une ceinture de feu [...] Et nous espérons que le pays gardera pour toujours sa stabilité, la paix et la cohabitation paisible entre ses religions et ses communautés", a-t-elle dit lors de la clôture d'un colloque interreligieux de cette fondation allemande.
"Il est important, a souligné Mme Gierczynski-Bocandé, de sensibiliser les participants, qui sont des porteurs de voix au sein de leurs communautés et d'attirer leur attention sur les dangers qui guettent le monde."
L'imam Mokhtar Ndiaye, l'un des chefs religieux ayant pris part au colloque, pense, comme la chargée de programme de la FKA, que les religions sont un vecteur de paix, si elles parviennent à entretenir le dialogue entre elles.
"La religion est un domaine extrêmement sensible. Et avec l'extrémisme violent noté à travers le monde, y compris dans le Sahel et le Moyen-Orient avec le conflit israélo-palestinien, il devient important d'établir le dialogue [entre les religions] pour vivre dans la paix et la stabilité", a dit M. Ndiaye, chargé de la communication de l'Association nationale des imams et oulémas du Sénégal.
"L'islam est, par essence, une religion de paix et d'ouverture. Il faut absolument que nous discutions. Et en tant religion de paix, l'islam condamne la violence, la haine et le mépris", a ajouté le guide religieux.
Promouvoir "la cohésion et la convivialité entre les confessions"
L'abbé Gérard Kaly Keïta estime que l'éducation religieuse est un levier important pour promouvoir "la cohésion et la convivialité entre les confessions". "Pour maintenir la stabilité, il faut de la sensibilisation. Et le peu que nous avons, il faut le maintenir en essayant de donner davantage d'éducation religieuse à nos enfants", a recommandé M. Keïta à ses compatriotes.
"Cela nous permettra de garder notre stabilité et de mettre à profit nos réalités sociales, c'est-à-dire notre 'teranga' (hospitalité) et notre commun vouloir de vivre ensemble", a souligné le guide catholique.
L'impact de la désinformation sur la coexistence des communautés et des religions a été abordée lors du colloque de deux jours.
"Le problème de la désinformation, c'est qu'elle contribue à construire des images négatives dans certaines communautés", a observé Ute Gierczynski-Bocandé.
Pour vivre en harmonie, les communautés et les religions doivent s'efforcer de "déconstruire les clichés qui se répandent sur les réseaux sociaux" à cause de la désinformation, a-t-elle dit, en saluant "la belle cohésion sociale qui existe au Sénégal".