Tunisie: Croire en ce pays....

26 Octobre 2023

Les nations se bâtissent grâce aux efforts de leurs femmes et hommes qui œuvrent sans relâche pour construire et créer. C'est la notion basique de ce que peut être le fonctionnement d'une nation. Les questions de pauvreté, de sous-développement, d'aléas et toutes sortes de problèmes, ne peuvent pas être résolues en un ou deux ans, surtout quand il y a un lourd héritage de mauvais choix qui a duré des décennies.

Aujourd'hui, beaucoup de Tunisiens rêvent de s'installer à l'étranger pour y vivre et couper court avec leur pays. C'est un courant qui se développe au fil des échecs socioéconomiques, c'est aussi une tendance qui hante essentiellement des jeunes qui ne cachent plus leur désespoir. L'étranger, malgré tous les problèmes que l'on constate, reste de loin une aubaine pour eux. On ne veut plus croire en notre pays et en ses ressources et capacité à se relancer.

Il y a sûrement une part d'égoïsme dans cette idée. Sans être idéaliste, redonner un peu de ce que ce pays nous a donné est une obligation morale avant tout. Quels que soient les facteurs de frustration et les tares qui font que l'on se sent lésé chez soi, il y a aussi un minimum de résilience et de solidarité. Voire une obligation de servir son pays, parce que tout simplement, on ne peut pas tous partir à l'étranger. Il faut que des gens restent ici, et qui se partagent autant que possible, les moments difficiles avant les moments de gloire.

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En même temps, est-ce que notre pays est « fini » au point qu'il n'y a plus rien à faire ? Ces jeunes qui payent des dizaines de milliers de dinars pour être largués en mer par des criminels, ne peuvent- ils pas investir cet argent en de petits projets qui les aideront à démarrer dans la vie ?

Cette image noire et réductrice que l'on veut donner de notre pays est l'un des points les plus dangereux qui risquent de compromettre les chances d'une relance. Il y a, pourtant, énormément de potentiel dans ce pays, le problème, c'est, d'abord, les gouvernements qui n'ont jamais servi leurs citoyens, et qui ont gaspillé les deniers et dédaigné toute réforme. Le problème, c'est aussi cet égoïsme maladif que nourrit tout le monde.

On veut tout avoir et on ne veut rien donner. Dès le jeune âge, on s'est abreuvé de la mentalité d'assisté. Les notions du mérite et du sacrifice font partie, hélas, d'un lexique caduc. Ce qu'il faut, c'est libérer les énergies, libérer aussi les esprits de cette nonchalance collective et de cette obsession de gagner vite et sans suer. L'administration, surtout, devra se libérer de ces dogmes et de ces gens qui ont tué l'espoir et ont ancré l'envie de s'exiler. Il y a de tout dans cette question, mais une chose est sûre, quand on aime ce pays, et qu'on croit en le travail et la patience, les résultats viendront sûrement au bout d'un certain temps.

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