Afrique: Le Sénégal affiche ses attentes dans le domaine spatial avec le Forum international UA-UE organisé à Dakar

Dakar abrite du 24 au 26 octobre 2023 la première édition du Forum international Union africaine-Union européenne (UA-UE) sur le dialogue spatial. L'occasion pour le Sénégal d'afficher ses attentes dans ce secteur, à l'image d'autres pays et institutions du continent. Explications.

Le spatial est au coeur des politiques de développement africaines. En avril dernier, Abidjan avait accueilli le forum africain sur l'espace. Cette fois, c'est à Dakar que se tient du 24 au 26 octobre la première édition d'une nouvelle rencontre : le Forum international Union africaine-Union européenne (UA-UE) sur le dialogue spatial. L'idée pour les deux continents est de continuer à développer des collaborations dans le domaine spatial.

Le choix de Dakar pour abriter cet événement n'était d'ailleurs pas un hasard. Le président sénégalais Macky Sall a fait du spatial un des piliers de son Plan Sénégal Émergent (PSE). Cette année, une Agence d'études spatiales a été créée, la 22e sur le continent. Mais c'est un domaine qui reste encore mal connu du grand public.

Maram Kairé, directeur de l'Agence sénégalaise d'études spatiales (Ases), explique : « Il s'agit d'un fort moment de communication. Il faut montrer non seulement que le Sénégal a pris la décision d'être parmi les nations spatiales, mais également que nous devons communiquer massivement pour expliquer aux populations ce que le spatial apporte en termes d'applications. »

Parmi les applications et les collaborations possibles, le programme IRIS² (Infrastructure de résilience et d'interconnexion sécurisée par satellites), de la Commission européenne, une constellation de satellites qui pourra donner accès à de nouvelles données aux gouvernements et entreprises africaines à partir de 2024.

Jean-Marc Pisani, ambassadeur de l'Union européenne au Sénégal, assure : « C'est l'avenir dans des domaines qui ont des incidences importantes pour l'Afrique, des implications par exemple sur le changement climatique, des implications sur les systèmes d'alertes précoces pour les catastrophes naturelles, des domaines sur la surveillance des pêches, seront liées à l'émergence de ce domaine spatial. Donc, c'est important pour l'Union européenne d'accompagner ce mouvement. »

Le forum devrait se tenir de façon alternée entre l'Europe et l'Afrique.

Où en est l'Agence spatiale africaine créée en janvier 2023 par l'Union Africaine? L'industrie spatiale africaine est aujourd'hui évaluée à plus de 20 milliards de dollars américains et emploie plus de 18 000 personnes. La prochaine étape est le lancement effectif de l'Agence spatiale africaine (ASAf), par l'Union africaine, qui a été créée en janvier 2023.

Tidiane Ouattara, responsable du programme spatial africain à la commission de l'UA, détaille au micro de Juliette Dubois : « L'Agence spatiale a deux missions. Une première mission, qui est de coordonner toutes les activités spatiales au niveau du continent, parce que les pays ne sont pas au même niveau. Deuxième mission, c'est de faire en sorte qu'on crée un cadre réglementaire, parce que faire de l'activité spatiale, parfois, ça frôle la sécurité, il a des pays qui sont réticents. Donc, nous devons faire en sorte qu'on crée un cadre réglementaire pour amener les Africains à travailler ensemble. Mais tout en faisant cela, l'Agence doit s'assurer premièrement que nous développons les capacités nationales ; nos jeunes Africains, filles comme garçons, ils sont 60% de la population et il faut les former. Deuxième priorité stratégique, c'est de dire : l'espace et les produits et services spatiaux doivent être au centre du développement durable de l'Afrique. »

Il conclut : « La structure et les applications financières sont adoptées, le siège est au Caire, ça a été signé avec la République arabe d'Égypte. Un building nous a été octroyé. Il ne reste qu'à amener des êtres humains là-bas pour faire le travail, c'est la seule chose qui reste. »

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