Les îles Canaries n'avaient pas vu cela depuis très longtemps : 20 000 arrivées depuis le début d'année, dont 80% depuis juin. Environ 4 000 sont encore dans les centres d'accueils, saturés, de l'archipel. Mais que faire avec les 12 000 migrants, héliportés ces derniers jours et semaines à la péninsule? Le gouvernement vient d'annoncer leur répartition dans le reste de l'Espagne, et cela fait grincer des dents.
Le gouvernement socialiste a dû employer les grands moyens pour répartir les milliers de migrants arrivés par les Canaries, pour l'essentiel des Sénégalais que Dakar refuse de recevoir. Environ 4 000 seront placés dans des casernes militaires, 8 000 autres dans des hôtels ou des centres d'accueil gérés par des ONG sur tout le territoire, en Galice, en Castille, en Catalogne, ou en Andalousie.
De nombreuses protestations
Les autorités ont affirmé que c'était un plan d'urgence pour une durée d'un mois, sans préciser ce qui allait se passer ensuite. Mais déjà, c'est une immense polémique, tout spécialement avec le grand parti de l'opposition. Plusieurs maires conservateurs qui sont concernés par cette répartition ont manifesté leur désapprobation.
Et au niveau national, plusieurs députés et dirigeants s'opposent férocement à cette solution du gouvernement. À leurs yeux, c'est une façon de collaborer avec les mafias qui « trafiquent avec les êtres humains en favorisant les traversées des côtes africaines jusqu'à l'archipel des Canaries ». Un député conservateur a même critiqué la mesure dans un tweet : « Avion et hôtel de luxe pour des migrants illégaux, avec nos impôts ». Ces protestations, ne semblent être qu'à leur début