Céline E., coiffeuse d'une trentaine d'années, est sortie de chez elle dimanche, laissant un bébé dont les pleurs ont finalement amené les autorités à casser sa porte hier.
La police a été appelée pour une situation assez spéciale hier, 25 octobre, à « Village », lieudit « Deuxième danger » (arrondissement de Douala III). Il a été rapporté aux hommes en tenue que les pleurs d'un bébé étaient entendus à travers la porte d'un studio fermé. Des vagissements qui ont retenti en plus d'une séquence, selon le voisinage. Finalement, sur ordre du procureur saisi de l'affaire, la porte sera enfoncée. Policiers et témoins trouvent alors un nourrisson affaibli, respirant à peine. Pendant l'attroupement, un riverain aurait également saisi des soeurs religieuses d'une congrégation présente dans le coin, et dont les installations comprennent notamment une formation sanitaire.
Via divers témoignages, dont celui d'une voisine proche, la police va reconstituer ce qui s'est passé. Céline E., locataire au rez-de-chaussée d'un immeuble depuis deux ans, a été invitée à prendre un pot dimanche. C'est en tout cas ce qu'elle dit à la voisine, précisant qu'elle profitait du fait que son bébé soit endormi pour faire cette escapade. La voisine déclare s'être couchée vers 21h, et avoir quitté son logement tôt lundi pour vaquer à ses activités. Hier, une image la frappe : les babouches et le paillasson devant la porte de Céline semblent dans la même position que dimanche...
La dame s'en ouvre à une autre voisine, enseignante, qui lui dit qu'elle a entendu des pleurs de bébé à un moment dans la nuit de dimanche à lundi. Les deux femmes décident d'appeler Céline. Son premier numéro ne passe pas. Le second non plus. Les voisines connaissent une amie de Céline, régulière à son salon de coiffure et parfois chez elle. Jointe, l'amie dit ne pas avoir eu de nouvelles de la coiffeuse depuis dimanche. Puis vient sur les lieux. Quand les trois femmes sont réunies, de nouveaux appels sont tentés, mais Céline reste injoignable. L'une d'elles songe alors à prévenir la police.
C'est vers 17h30 ce mardi que la porte du studio a été forcée. Les sœurs religieuses - deux Espagnoles et une Camerounaise - ont proposé de s'occuper du bébé, indiquant qu'il fallait le réhydrater en urgence. Le procureur a autorisé qu'elles le prennent. Toujours d'après les témoignages recueillis sur place, Céline a accouché de ce bébé il y a environ six mois, et vivait une relation à distance avec un compagnon parti pour le Canada. Pays où elle comptait le rejoindre en 2024. Les recherches s'orientent désormais dans les hôpitaux et les morgues.