L'écrasante majorité des citoyens se disent insatisfaits de la performance du gouvernement dans la résolution des problèmes liés aux inondations et aux érosions
Key findings
- Près de la moitié (48%) des Congolais affirment que les inondations sont devenues plus graves dans leur région ces 10 dernières années. Le tiers (33%) des citoyens disent la même chose à propos des sécheresses.
- Un peu plus de la moitié (53%) des Congolais disent être au courant des changements climatiques.
- Parmi ceux qui sont conscients des changements climatiques : o Huit sur 10 (81%) disent que le phénomène rend la vie plus difficile. o De fortes majorités pensent que les citoyens ordinaires peuvent aider à réduire les effets des changements climatiques (80%) et que le gouvernement doit agir dès maintenant pour les limiter, même si cela peut coûter à l'économie du pays (70%). o Des majorités s'attendent à « beaucoup plus » d'actions de la part des pays riches (77%), du gouvernement (73%) ainsi que du commerce et l'industrie (70%).
- L'écrasante majorité (84%) des citoyens congolais se disent insatisfaits des performances de leur gouvernement dans la résolution des problèmes liés aux inondations et aux érosions.
La République du Congo, pays qui contribue relativement peu aux émissions de gaz à effet de serre (GES), demeure très vulnérable aux changements climatiques dont les effets sont néfastes sur les populations (Ministère du Plan, de la Statistique et de l'Intégration Régionale, 2019). Les inondations deviennent de plus en plus fréquentes et meurtrières et causent beaucoup de problèmes d'érosion, la productivité agricole a chuté, et les maladies liées aux chocs thermiques et à transmission vectorielle comme le paludisme prolifèrent (Banque Mondiale, 2023 ; Ahmed, 2022 ; Sehossolo, 2021).
Comme d'autres pays au monde, le Congo a ratifié et signé divers accords et protocoles internationaux sur le climat et poursuit son engagement contre les changements climatiques. En plus de consacrer 13% de son territoire aux aires protégées afin de conserver sa biodiversité, le pays a adhéré au processus de réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts (Redd+) et a lancé un projet de plantation de 40.000 hectares de forêt qui servira à capter et à stocker des millions de tonnes de carbone (TV5 Monde, 2021 ; Okokana, 2018). L'Etat congolais a aussi mis en oeuvre le projet d'appui aux activités économiques inclusives et résilientes aux changements climatiques pour promouvoir les pratiques agricoles durables à grande échelle et la gestion durable des aires protégées, et qui aura des impacts économiques positifs sur plus de 23.000 citoyens congolais (Bitemo, 2023).
Cette dépêche rend compte du module d'enquête spécial inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 9 pour explorer les expériences et les perceptions des Africains sur les changements climatiques.
Selon les résultats, beaucoup de Congolais perçoivent une aggravation des inondations dans leur région ces 10 dernières années, et la moitié d'entre eux disent avoir connaissance de la notion des changements climatiques.
La majorité des répondants qui sont au courant du concept disent que le phénomène complique la vie, que le citoyen lambda peut contribuer à réduire les effets des changements climatiques et que le gouvernement doit prendre des mesures dès maintenant pour les limiter, même si cela peut porter atteinte à l'économie du Congo.
De larges majorités de citoyens avisés des changements climatiques s'attendent à « beaucoup plus » d'actions de la part des pays développés, du gouvernement ainsi que du commerce et de l'industrie dans la lutte pour minimiser les dégâts des changements climatiques.
Ngodi Etanislas Etanislas Ngodi Etanislas is the Director at the Association Avenir NEPAD Congo
Richaël Gilbertin Loubelo Richaël Gilbertin Loubelo est assistant de recherche pour l'Association Avenir NEPAD Congo.