Afrique: Energie atomique - Le Burkina veut jouer dans la cour des grands

Carte du Burkina Faso
26 Octobre 2023
analyse

Le 13 octobre dernier, les gouvernements burkinabè et russe ont signé un mémorandum d'entente pour la construction d'une centrale nucléaire au pays des Hommes intègres. Cela fait suite à la volonté exprimée par le capitaine Ibrahim Traoré, lors de son séjour à Saint-Pétersbourg, en Russie, de voir son pays doté d'une centrale nucléaire.

« Nous avons un besoin crucial d'énergie. C'est un point important pour moi parce que nous avons besoin si possible d'implanter une centrale nucléaire au Burkina Faso pour produire de l'électricité... Notre position est stratégique parce que nous sommes au coeur de l'Afrique de l'Ouest ». Je me rappelle qu'à l'époque, certains s'en étaient moqués, estimant qu'il n'est pas possible d'envisager l'implantation d'une centrale nucléaire au Burkina qui est un pays enclavé.

Pour eux, c'est de la pure prétention. Car, le Burkina est si petit qu'il ne peut pas se permettre de jouer dans la cour des grands. Pour ma part, je pense que ces gens-là ont tout faux. Car, pour moi, il faut toujours viser loin. Il faut avoir de l'ambition.

En effet, comme on le dit, même le voyage le plus long commence toujours par un premier pas. Une fois que le premier pas est franchi, tout le reste devient possible pour peu que l'on s'en donne les moyens.

En tout cas, moi, je rêve, un jour, de voir circuler le métro au Burkina Faso grâce à l'installation d'une centrale nucléaire. Pour cela, je souhaite que les autorités mettent les bouchées doubles pour que cela devienne une réalité. C'est à ce prix que l'on peut convaincre les uns et les autres qu'il n'y a rien d'impossible.

J'exhorte le capitaine Ibrahim Traoré à persévérer

Je le dis parce que je sais que si le projet d'implantation d'une centrale nucléaire reste un simple effet d'annonce ou une annonce sans effet, certains, et Dieu seul sait s'ils sont nombreux, ne manqueront pas de faire dans le persiflage. Ils en tireront une malsaine satisfaction parce qu'ils auront fini par avoir raison. C'est pourquoi j'exhorte le capitaine Ibrahim Traoré à persévérer. C'est à lui de travailler à concrétiser le projet. S'il y réussit, l'histoire le lui revaudra et retiendra qu'il a réussi là où certains n'ont même pas eu l'idée d'essayer.

En tout cas, je souhaite qu'un jour, les problèmes énergétiques auxquels fait face notre pays, relèvent d'un lointain souvenir. Et avec le vent nouveau qui souffle, je reste convaincu que c'est possible. Plutôt que de continuer à importer de l'électricité, je souhaite que le Burkina, dans les années à venir, en produise suffisamment pour ses propres besoins au point d'en exporter. Cela pourrait renforcer nos capacités de production et favoriser la promotion du développement endogène que nous appelons de tous nos voeux.

Cela dit, tout en plaidant pour l'avènement d'une centrale nucléaire dans notre pays, force est de reconnaître que cela n'est pas sans conséquence. Car, le nucléaire, il faut le reconnaître, est très dangereux pour l'environnement ; tant il peut provoquer des accidents qui peuvent libérer des radiations dans l'air et dans l'eau.

Toute chose qui peut provoquer des cancers et des malformations congénitales. Voyez-vous ? Le tout n'est pas d'installer une centrale nucléaire chez nous. Il faut prendre les dispositions nécessaires pour parer à toute éventualité.

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