Jamais le départ d'une force onusienne d'un pays, n'avait autant fait parler de lui comme le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), du pays de Soundjata Keïta.
En effet, presque chaque jour qui passe, voit naître un couac qui en rajoute à la tension existante. En toile de fond se joue le contrôle des emprises militaires que quitteront les Casques bleus, notamment dans la partie septentrionale du Mali où le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) donne l'impression d'être sur le pied de guerre.
En fait, la méfiance est telle que Bamako a fini par restreindre les marges de manoeuvre des Casques bleus qui, d'ailleurs, ne cachent pas leur agacement. A preuve, en guise de protestation au refus des autorités maliennes de transition d'accorder des autorisations de vol pour rallier N'Djamena, les soldats tchadiens ont commencé à quitter Kidal plus tôt que prévu.
Si ce départ précipité se poursuit, les troupes tchadiennes auront d'ici la semaine prochaine, quitté totalement la ville de Kidal qui, on le sait, est sous le contrôle des rebelles visiblement préparés à toute éventualité.
Les soldats tchadiens ont mouillé... le treillis dans le massif montagneux des Ifoghas dans la traque des terroristes
Autant dire que la guerre de Kidal, après le départ de la MINUSMA, semble inévitable entre Bamako et la CSP-PSD. Pourtant, une reprise des hostilités sur le terrain, n'arrangera ni les autorités de Bamako ni les rebelles de la CSP-PSD, et ne fera que plonger davantage le Mali dans l'incertitude.
D'où la nécessité d'appeler les deux parties à la retenue. Car, les Maliens ont tellement souffert le martyre qu'ils n'aspirent qu'à la paix. On ne peut que déplorer l'attitude des autorités maliennes vis-à-vis des soldats tchadiens qui, faut-il le rappeler, ont mouillé... le treillis dans le massif montagneux des Ifoghas dans la traque des terroristes qui en avaient fait une base arrière ; d'où ils sortaient pour commettre leur basse besogne.
Certains de ces soldats tchadiens y ont laissé la vie en défendant le Mali. Que Bamako refuse des autorisations de vol au contingent tchadien qui ne demande qu'à retourner au bercail, n'est ni plus ni moins que de l'ingratitude. Franchement, le contingent tchadien ne mérite pas ça !