Madagascar: Changement climatique -Le Tiomena s'intensifie dans le Sud

Le Grand Sud est très vulnérable aux impacts du changement climatique.

Depuis quelques années, le Tiomena s'ajoute aux listes des phénomènes météorologiques auxquels fait face cette région.

«Le phénomène Tiomena est de plus en plus sévère », remarquent des habitants de la région d'Androy.

« En ce mois d'octobre, le chasse-sable est réapparu. Hier (ndlr : mercredi), des brumes de poussière et de sable rouge ont couvert notre atmosphère. Aujourd'hui, la situation s'est calmée. La veille, la pluie est tombée », a raconté Beyndrova Paubert, habitant de la ville d'Ambovombe-Androy, hier.

Ce phénomène météorologique survient de plus en plus, depuis l'an 2020, d'après l'observation des habitants du Grand Sud.

Ils sont désespérés. Leurs espoirs de bonne récolte sont brisés par ce chasse-sable qui ravage leurs cultures et rend le sol moins fertile.

« Normalement, la récolte du manioc s'effectue un an après la plantation, au plus tard. De nos jours, des maniocs plantés il y a deux ans n'ont pas encore de racines », enchaîne Beyndrova Paubert.

Bernard Soja, agriculteur, pêcheur et apiculteur du Maroalomainty, dans le Grand Sud, a perdu sa ferme et ses récoltes à cause des violentes tempêtes de sable, selon un témoignage récolté par la Banque mondiale.

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« Il y avait un vent très fréquent qui recouvrait tout sur son passage, les forêts, et commençait à engloutir une partie de notre maison. J'ai donc appelé à l'aide à ma famille restée en ville pour qu'elle nous ramène, car nous commencions à nous enliser dans le sable. Ils sont arrivés très vite avec des charrettes, et peu de temps après, deux maisons ont été ensevelies sous le sable », raconte-t-il.

90 % de la population de cette région dépendent de l'agriculture de subsistance, selon la Banque mondiale. Elle travaille avec des partenaires dans le pays dans le cadre du projet d'appui aux moyens de subsistance résilients dans le Sud, le projet Mionjo.

Campagne de plantation

Ce projet, mis en oeuvre par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), aide la population à utiliser des méthodes naturelles pour lutter durablement contre ces phénomènes climatiques.

Une campagne de plantation massive de sisal et de plantes grasses a été lancée pour retenir le sable et empêcher la dégradation rapide des terres agricoles, en partenariat avec le gouvernement, le Catholic Relief Service (CRS), la Fondation Tany Meva, et la population locale, toujours dans le cadre de ce projet, grâce auquel, des paysans dans le Grand Sud ont appris à utiliser des techniques naturelles pour améliorer la survie de leurs cultures et les conditions de croissance.

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